Le rebond des financières conjuguant à une note favorable de l’analyste Jacques Kavafian de Research Capital a été la combinaison gagnante pour Bombardier. Le titre grimpe de 15% à 2,70 dollars, s’affirmant comme le plus performant de la journée.

Pour Jacques Kavafian, l’action a tellement été bradée qu’elle valait en matinée moins de la valeur des liquidités que maintient Bombardier. C’est, à son avis, un signal clair d’achat indiquant que l’action ne peut que rebondir brutalement. Il anticipe une remontée jusqu'à sa cible de 3,630 dollars, entrainant des gains de 54% basés sur le cours de mardi matin.

Depuis la fin de mars, le titre s’est écroulé de 47% pour atteindre de 2,34 dollars à la clôture mardi. La principale cause de ce recul est la perspective d’une chute brutale dans les livraisons d’avions d’affaires dans le contexte actuel de récession.

Les analystes ont intégré ces perspectives à leurs modèles. Ils sont en général plus pessimistes que la direction de Bombardier qui n’anticipe qu’un recul de 10% pour l’exercice 2010. Mais même en tenant compte des prévisions plus sombres, «la valeur actuelle du titre demeure très attrayante», affirme David Tyerman de Scotia Capital.

Dans cet élan de reprise, les investisseurs ont fait fi de nouvelles négatives sur le front du C-Series.

Le site Internet spécialisé Flightglobal rapporte que les discussions entre Bombardier et Qatar Airways à propos d’une commande du CSeries seraient suspendus.

La compagnie aérienne était perçue comme un client potentiel très sérieux pour l’appareil de 110-130 sièges lancé en juillet 2008 au salon de Farnborough. À ce jour, seul Lufthansa a signé une lettre d’intention pour 60 appareils. La compagnie allemande tarde cependant à transformer cette lettre en commandes fermes.

Le chef de la direction de Qatar Airways, Akbar Al Baker, a affirmé à Flightglobal que les discussions avec Bombardier sont «sur la glace». Akbar Al Baker affirme que Bombardier n’est pas prête à accepter certaines conditions de la compagnie aérienne.

M. Al Baker estime que l'ensemble de la transaction, y comprit le prix et les spécificités de l’avion doivent être revus avant une entente. Qatar Airways dit être ouverte à de nouvelles discussions advenant une ouverture du côté de Bombardier.

Plusieurs observateurs estiment qu’un échec des négociations avec Qatar Airways et donc la perte d’une commande potentielle pourrait faire mal au CSeries.