Le gouvernement conservateur de Steven Harper a beau se montrer à l'écoute, dans les faits l'argent manque toujours, déplore l'industrie aéronautique.
Le Future Major Plateform (FMP), ce projet de démon- stration technologique sur lequel l'industrie travaille depuis des années, est toujours en attente de fonds pour prendre son envol. Il suffirait pourtant d'à peine 100 millions de dollars sur trois ans.
"Nous espérions que le gouvernement canadien débloque les fonds à temps pour son budget de mars dernier. Mais cela n'a malheureusement pas été le cas ", explique Claude Lajeunesse, pdg de l'Association des industries aérospatiales du Canada (AIAC).
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De fait, outre le financement additionnel accordé à l'Agence spatiale canadienne, le gouvernement fédéral est resté muet quant aux besoins de l'industrie aérospatiale du Canada, tant sur le plan industriel, que sur celui de la recherche et de l'innovation.
Cela a eu pour effet de soulever des inquiétudes, d'autant plus que le gouvernement a profité de ce budget pour annoncer des réductions à la défense. Si les budgets d'acquisition et d'entretien des aéronefs devaient être touchés, l'industrie canadienne pourrait en souffrir grandement.
"Il faut comprendre, explique M. Lajeunesse, que les investissements en recherche et en innovation sont essentiels si le Canada désire maintenir sa place de leader dans cette industrie hautement concurrentielle. "
Récemment, l'industrie canadienne a glissé du quatrième au cinquième rang mondial en ce qui a trait à l'importance de son industrie aérospatiale. Le Canada est devancé par les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne.
"Il est certain qu'Ottawa doit se tenir à l'écoute d'autres industries en difficulté, comme la forêt et l'automobile, affirme M. Lamoureux, mais rien ne m'indique, malgré les délais, que l'aérospatiale ne fait pas partie des priorités de ce gouvernement. "
Celui-ci espère que le fédéral profitera de sa présence au Salon international de l'aéronautique de Farnborough, cet été, pour faire l'annonce de son appui au FMP. Il espère aussi que l'engagement du gouvernement du Québec à participer au nouveau projet d'Avion écologique, un programme de R-D de 150 millions de dollars sur trois ans réalisé en partenariat avec l'industrie, incitera le fédéral à mettre aussi l'épaule à la roue.
