Des puissances émergentes telles la Chine et l'Inde seront un jour ou l'autre des concurrents dans la fabrication d'avions, bien que cela puisse prendre un certain temps, a-t-on prévenu lundi lors d'une conférence sur le secteur de l'aérospatiale.
La directrice d'un centre de recherches sur cette industrie a souligné que la société d'État indienne Hindunstan Aeronautics Limited met les bouchées doubles pour construire des hélicoptères et prévoit éventuellement mettre au point ses propres chasseurs et avions commerciaux.
Mais la présidente-directrice générale d'Aéro Montréal, Suzanne Benoît, a ajouté que l'Inde avait encore un long chemin à parcourir.
Elle a notamment expliqué que cette entreprise n'était pas commerciale, mais plutôt possédée par le gouvernement, ce qui pouvait expliquer le rythme de développement plus lent que celui observé au sein d'autres fabricants de l'aérospatiale.
Mme Benoît a également mentionné que les avancées de l'Inde ne se concrétiseraient sans doute pas d'ici peu, mais qu'il était impossible d'en prédire le moment, puisque les autorités indiennes pourraient décider d'injecter d'importantes sommes d'argent dans le secteur.
Elle a tenu ces propos à l'occasion d'un forum de deux jours sur l'innovation en aérospatiale organisé par Aéro Montréal, un groupe d'études pour le secteur québécois de cette industrie.
La p-d.g d'Aéro Montréal a aussi souligné au passage l'essor de cette industrie en Chine, assurant néanmoins que le Canada profitait toujours d'un net avantage en matière d'innovation, de conception et de design des avions.
Le pays ne devrait pas pour autant s'asseoir sur ses lauriers et relâcher ses efforts dans le secteur, a prévenu Mme Benoît, bien qu'elle estime que la Chine mettra encore 15 à 20 ans avant que son industrie aérienne ne prenne son envol.