Le garage de quartier, une espèce menacée ?


Édition du 15 Août 2015

Le garage de quartier, une espèce menacée ?


Édition du 15 Août 2015

Par Claudine Hébert

Denis Boisclair, propriétaire d’un garage à Repentigny, a choisi d’investir dans la technologie pour pouvoir rester en affaires et transmettre plus tard son entreprise à ses fils. [Photo : Annie Zielinski]

Depuis 2009, la part de marché des garagistes indépendants au pays a rétréci, passant de 59 à 50 %. C'est ce que révèle une étude sur l'indice de consommation canadienne de la firme de marketing J.D. Power and Associates.

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«Une baisse qui n'est pas terminée», croit Stéphane Couture, copropriétaire d'Automobiles Claude Couture, à Mont-Saint-Hilaire.

Ce mécanicien en affaires depuis 30 ans est convaincu que les parts de marché des garagistes indépendants s'effriteront encore d'au moins 15 % d'ici les cinq prochaines années. «Les concessionnaires veulent reprendre ce marché. Nombre d'entre eux ont déjà baissé les prix de leur service de changement de pneus, qui rejoignent les nôtres», souligne M. Couture.

D'ailleurs, la part des profits du service après-vente chez les concessionnaires a diminué, passant de 32,3 à 25,7 % entre 2009 et 2012, selon le dernier rapport annuel de la Corporation des associations de détaillants d'automobiles au Canada (CADA). Elle tend toutefois à remonter atteignant 29,3 % en 2013. Les parts de profits découlant de la vente de véhicules neufs et usagés ont, quant elles, augmenté.

Rappelons que les garagistes indépendants ont la réputation d'afficher un tarif horaire de 30 % à 50 % moins élevé que celui des ateliers des concessionnaires automobiles.

Denis Boisclair, propriétaire d’un garage à Repentigny, a choisi d’investir dans la technologie pour pouvoir rester en affaires et transmettre plus tard son entreprise à ses fils. [Photo : Annie Zielinski]

Le défi technologique

Il n'y a pas que les tarifs horaires qui alimentent la guerre de marché que se livrent les garages indépendants et les concessionnaires. Les nouvelles technologies représentent un autre cheval de bataille entre les deux camps.

En effet, les véhicules sont devenus de véritables ordinateurs mobiles. «Il est impossible de rester en affaires si on ne suit pas régulièrement de la formation continue afin d'évoluer au même rythme que les nouvelles mécaniques» soulève Denis Boisclair, propriétaire de Garage Denis Boisclair, à Repentigny.

Les garagistes doivent également s'équiper des technologies les plus sophistiquées pour repérer les problèmes du véhicule à réparer. Denis Boisclair a investi plus de 40 000 $ l'année dernière pour un scanneur qui lui permet de diagnostiquer les problèmes des Porsche, des BMW et des Mercedes-Benz.

Un investissement rentable ? «Je continue d'investir, parce que mes deux garçons vont prendre ma relève», répond le garagiste.

Une question de longévité des véhicules

Selon le Comité sectoriel de la main-d'oeuvre des services automobiles (CSMO-Auto), les garages de quartiers ont encore leur place dans l'industrie. La longévité moyenne des véhicules est passée de 153 000 kilomètres en 1970 à plus de 300 000 kilomètres en 2010. «Par conséquent, certaines pièces dont la durée de vie est moins longue doivent être remplacées. Cela constitue une occasion d'affaires pour les ateliers de mécanique et les ateliers de carrosserie», affirme Johanne Dubé, porte-parole du CSMO-Auto.

Enfin, autre défi auquel font face les garagistes indépendants : l'approvisionnement en pièces. Ils peuvent encore trouver de 70 à 80 % des pièces mécaniques (freins, amortisseurs, systèmes d'échappement, etc.) chez des fournisseurs comme Napa Autopro, Carquest ou Uni-Sélect. Mais quand il s'agit du système d'air climatisé ou de modules électroniques, les garagistes indépendants doivent s'approvisionner chez les concessionnaires... qui ne les accueillent pas nécessairement à bras ouverts.

Précisons que le nombre de travailleurs de l'industrie des services automobiles au Québec est stable depuis cinq ans, soit tout juste sous la barre des 100 000 personnes.

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