Alstom supprimera quelque 150 postes à temps plein à son usine montréalaise située dans l'arrondissement Saint-Laurent, où travaillent actuellement environ 260 personnes, dans le cadre d'un transfert d'activités vers l'Europe.
La société française a décidé d'agir de la sorte puisque ses principaux clients se trouvent actuellement en Europe, a expliqué en entrevue une porte-parole, Michelle Stein.
"C'est une demande croissante dans l'efficacité de nos projets et la proximité de la clientèle européenne qui nécessitent que l'on s'adapte, a-t-elle expliqué. Quand on regarde les activités spécifiques qui se faisaient à Montréal, elles étaient destinées à des clients établis en Europe."
Selon Mme Stein, l'usine de l'arrondissement Saint-Laurent est surtout spécialisée dans les systèmes d'information aux voyageurs, de sécurité et d'information ainsi que de divertissement.
"Les écrans que vous voyez dans les systèmes de métro (...), c'est ce genre de système que le site (de Montréal) fournissait pour le matériel et programmation", a-t-elle expliqué.
Le processus de licenciement des employés non syndiqués devrait être terminé d'ici la fin du mois de novembre prochain.
Mme Stein a précisé qu'une centaine d'employés demeureront à l'emploi de la société française dans la métropole afin de s'occuper de certaines facettes du contrat des nouvelles voitures du métro de Montréal.
"Il n'y a aucun impact", a-t-elle assuré à propos du contrat avec la Société de transport de Montréal, avant d'ajouter que la STM avait été avisée de la décision d'Alstom.
Cette décision n'affecte pas la cinquantaine d'employés affiliés à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) qui travaillent à l'usine de Sorel-Tracy, en Montérégie.
Elle survient toutefois au moment où la société française vient de remporter en consortium un contrat en Espagne dont la valeur totale est estimée à 410 millions d'euros en lien avec la fourniture d'un système de signalisation ferroviaire.
De son côté, le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, a déploré ces licenciements, rappelant toutefois qu'il y avait un "certain cycle" dans ce secteur.
"On l'a vu chez Bombardier, là on le voit chez Alstom, a-t-il dit. C'est malheureux, mais ça semble faire partie des dynamiques dans ce secteur. Je garde bon espoir."