«Depuis les années 1950 et 1960, la performance de l'économie canadienne est meilleure lorsque la Maison-Blanche est contrôlée par les démocrates», affirme Pierre Martin, professeur de science politique et directeur de la Chaire d'études politiques et économiques américaines au Centre d'études et de recherches internationales de l'Université de Montréal (CÉRIUM).
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Ce n'est donc pas le discours protectionniste de Donald Trump qui rend l'élection de Hillary Clinton souhaitable pour le Canada. Historiquement, quatre indicateurs démontrent que les démocrates ont été bons pour l'économie canadienne, selon les travaux de Pierre Martin :
> la croissance du PIB par habitant au Canada ;
> le taux de chômage annuel au pays ;
> la croissance annuelle des exportations canadiennes vers les États-Unis ;
> la croissance annuelle de la production réelle des manufacturiers au Canada.
Par exemple, de 1961 à 2015, le PIB par habitant au Canada a progressé en moyenne de 2,61% par année sous les administrations démocrates. Or, ce rythme a été deux fois moins élevé quand les républicains contrôlaient la Maison-Blanche, à 1,3 %.
Les exportations sont plus dynamiques
On observe le même écart au chapitre des exportations. Ainsi, de 1972 à 2015, les exportations canadiennes aux États-Unis ont bondi en moyenne de 10,9 % par an quand un démocrate était à la Maison-Blanche, comparativement à 7,3 % pour un républicain.
Comment expliquer cet écart ?
L'influence positive des administrations démocrates tient au fait que leurs politiques visent surtout à stimuler la demande interne aux États-Unis, explique Pierre Martin. Cela fouette l'économie américaine ainsi que la demande de biens et services en provenance du Canada.
«Quand l'économie américaine va bien, cela se reflète sur notre économie», dit le professeur de science politique.
Même la Bourse canadienne se porte mieux avec les démocrates. Et pour le démontrer, Pierre Martin a créé deux portefeuilles fictifs, constitués en 1953, avec une mise initiale de 1 000 $ CA. Les portefeuilles sont tous les deux investis dans l'indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto.
Le premier n'a opéré que sous les administrations démocrates, le second, que pendant les administrations républicaines, et ce, de janvier 1953 à octobre 2016. Résultat ? Le portefeuille DEM TSX a pratiquement multiplié sa mise par 20, à 19 576 $, tandis que le portefeuille REP TSX a un peu plus que doublé sa mise, à 2 171 $.