Dessau a été exclue des contrats publics par l'AMF jusqu'en 2018. Photo: Courrier Laval.
Cinq jours plus tard, l’exclusion de Dessau des marchés publics par l’Autorité des marchés financiers a provoqué «plus ou moins 80» mises à pied dans l’entreprise, dit Isabelle Jodoin, vice-présidente principale et chef de l’exploitation chez Dessau. Et ce n'est que le début.
Les pertes d’emplois continueront de se multiplier, mais difficile de dire combien seront encore éliminés chez Dessau et sa filiale Verreault dans les semaines qui viennent. La dirigeante assure que «chaque jour qui passe sans autorisation de l’Autorité compromet beaucoup d’emplois», à mesure que les contrats gouvernementaux arrivent à terme, sans pouvoir être renouvelés. L'entreprise compte 3700 employés au Québec.
Dessau a confié à PricewaterhouseCoopers le mandat de réaliser un audit pour «vérifier que les mesures que nous avons annoncées sont bien en place et qu’elles ont des impacts», dit Isabelle Jodoin. «Ils sont en discussions avec nous depuis hier, et aujourd’hui, nous avions des réunions de démarrage avec eux.» Le but est de réobtenir l'accréditation pour regagner l'accès aux contrats publics.
Les Sauriol n’ont rien reçu
En outre, la vice-présidente signale qu’aucuns paiements n’ont été faits à l’ancien président Jean-Pierre Sauriol et à son frère Rosaire, ex-vice-président, qui ont démissionné en juin et en mars après le témoignage accablant de Rosaire Sauriol à la Commission Charbonneau.
«La convention d’actionnaires prévoit qu’au moment d’un départ, il y a un mécanisme de rachat des parts qui s’enclenche sur une période assez longue», explique Isabelle Jodoin, elle-même actionnaire de l’entreprise, avec 427 autres personnes. Mais Dessau n’a pas encore décidé si elle allait respecter ces clauses à la lettre, ou si elle allait retenir des sommes.
«Évidemment, ce sont des enjeux importants qui seront discutés avec les actionnaires», dit la vice-présidente. Mais Jean-Pierre et Rosaire Sauriol «n’ont plus de présence dans la direction et ne bénéficient plus des gains» de l’entreprise, mentionne la vice-présidente. «Ils deviennent comme des créanciers, si on veut.»
Le plus important actionnaire de Dessau - le vice-président principal, Développement stratégique international, Pierre Hotte - contrôle «2,5 à 3 %» de l’entreprise, selon Isabelle Jodoin.
