Jeff Mo: «Les moyennes capitalisations peuvent aussi bénéficier d'avantages concurrentiels»

Offert par Les Affaires


Édition du 27 Octobre 2021

Jeff Mo: «Les moyennes capitalisations peuvent aussi bénéficier d'avantages concurrentiels»

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Édition du 27 Octobre 2021

Par Dominique Beauchamp

Jeff Mo a joint Mawer Investment Management en 2008 en tant qu’analyste. En juillet 2012, il a été promu gestionnaire principal de tous les mandats de gestion de titres canadiens de petites capitalisations. Depuis la fin de septembre 2021, il pilote le nouveau fonds de titres américains de moyennes capitalisations en plus de gérer les portefeuilles d’actions canadiennes de petites capitalisations et le Mawer New Canada Fund. En 2014, Morningstar lui a décerné le titre de gestionnaire d’actions canadiennes d

Les Affaires — Mawer lance rarement de nouveaux fonds. Pourquoi un fonds d’actions américaines de moyennes capitalisations à ce moment-ci?

Jeff Mo — Mawer investit depuis 1988 dans le fonds d’actions américaines dont 30 % à 40 % sont des titres de moyennes capitalisations. En analysant ce segment sur 10 à 15 ans, nous avons réalisé que nos choix avaient surpassé leurs indices de référence de 5 % à 7 % sur une base annuelle. Nous y avons vu une occasion de consacrer un fonds à cette catégorie de titres d’une valeur qui varie de moins de 1  milliard de dollars américains (G$ US) à 60 G$ US dans un marché où les cinq plus grandes sociétés dominent le S&P 500. 

Dans le plus vaste univers de 2000 titres que compte l’indice Russell Midcap, nous dénichons des sociétés qui bénéficient d’avantages concurrentiels durables dans leur niche sans avoir exploité tout leur potentiel de croissance. Le nouveau fonds en a choisi 43 qui satisfont nos critères de placement.

 

L.A. — Comment conciliez-vous votre préférence pour les titres qui se négocient sous leur juste valeur et l’évaluation élevée de ces titres actuellement? 

J. M. — Les actions américaines en général et les sociétés de moyenne capitalisation ne sont pas bon marché en fonction des ratios cours/bénéfice classiques sur une base historique. Nous sommes préoccupés par les évaluations élevées. En même temps, notre portefeuille ne ressemble pas à l’indice Russell Midcap. Nous jugeons que les sociétés choisies se négocient au milieu de la fourchette de leur juste valeur et que leurs perspectives de croissance à plus long terme procurent un potentiel supplémentaire. Une société qui peut accroître son bénéfice de 10 % à 15 % par année ou même davantage mérite une plus-value.

 

L. A. — Quel risque vous préoccupe le plus? 

J. M. — L’inflation est le principal facteur de risque pour l’ensemble des portefeuilles. Heureusement, les sociétés de moyenne capitalisation en portefeuille offrent davantage de services que de biens. Elles sont donc moins frappées par la montée de certains coûts. La plupart d’entre elles dominent aussi leur spécialité, ce qui leur confère la capacité de refiler la hausse des coûts aux clients.

 

L.A. — Pouvez-vous nous donner des exemples de vos trouvailles? 

J. M. — Nous détenons Amphenol (APH, 73,78 $ US), le principal fabricant mondial de connecteurs, de câbles et de systèmes d’interconnexion, dont les débouchés ne cessent de croître tant pour les produits de grande consommation que les produits industriels. Son avantage concurrentiel réside dans la qualité reconnue de ses produits et son savoir-faire technologique. Certains connecteurs de base se vendent 10 cents l’unité tandis que d’autres, plus sophistiqués, commandent des prix de 100 $ US chacun. La société du Connecticut répartit aussi bien son capital et ajoute à la croissance interne annuelle de 5 % à 9 % de ses revenus avec de petites acquisitions complémentaires. Son évaluation est plus élevée que dans le passé, mais nous estimons que le titre est encore sous-évalué par rapport à la juste valeur mesurée en fonction de la croissance actualisée des flux de trésorerie.

 

L.A. — Vous détenez aussi un fournisseur méconnu de logiciels pour l’industrie des placements?

J. M. — Les logiciels de SS&C Technologies (SSNC, 71,14 $ US) se destinent majoritairement aux gestionnaires de fonds communs, aux fonds spéculatifs et aux gestionnaires de patrimoine. Leurs fonctionnalités gèrent par exemple les tâches administratives telles que celles de garde de valeur, d’agent de transfert et de suivi des portefeuilles. Ces marchés croissent de moins de 5 % par année, mais SS&C performe mieux grâce à ses économies d’échelle et à des gains de parts de marché. Le PDG, William Stone, aime aussi réaliser des acquisitions ciblées tous les deux ou trois ans. Il améliore ensuite leur croissance et leurs marges. Le dirigeant qui a fondé la société en 1986 détient 10 % des actions, d’une valeur de 2 G$ US, ce qui aligne ses intérêts à ceux de l’ensemble des actionnaires.

 

L.A. — La pénurie de puces fait les manchettes chaque jour. Pourquoi avez-vous choisi? 

J. M. — Ce sous-traitant californien est un spécialiste des systèmes de contrôle de la fabrication de puces qui assurent que la distance entre deux lignes de matériaux sur un même nœud soit la bonne pour que la puce fonctionne correctement. Les équipements et outils de KLA (KLAC, 329,10 $ US) représentent seulement 10 % de la valeur d’une chaîne de production de puces, mais ils sont vitaux à la fabrication des semi-conducteurs qui se miniaturisent sans cesse. La forte demande de la part des fabricants a fait croître ses revenus à un rythme annuel de 23 % depuis deux ans, par rapport à la moyenne historique de 7 % à 8 %. Un surplus de puces est un risque qui survient périodiquement dans cette industrie cyclique, mais il diminue puisque les puces se propagent à plus d’industries, ce qui alimente la demande. Même si le titre a triplé depuis trois ans, il nous semble encore attrayant, même en modélisant le retour à la normale des dépenses en capital des fabricants de puces d’ici 5 à 10 ans.

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