L'embellie observée du côté des matières premières n'est pas soutenable et la Bourse canadienne risque de faire du surplace au cours des trois prochains trimestres, anticipe Stephen Gauthier, stratège et gestionnaire principal chez Fin-Xo Valeurs mobilières.
" Le S&P/TSX a atteint un sommet cette année, aux alentours de 14 300 points, indique M. Gauthier. Nous n'entrevoyons pas que l'indice sera à un niveau beaucoup plus élevé à la fin de l'année, mais probablement près du niveau actuel. Au cours des trois prochains trimestres, on peut s'attendre à un mouvement boursier qui variera entre une progression de 5 % et un recul de 10 %. "
La progression récente du S&P/TSX s'explique par l'appréciation des matières premières. Les investisseurs anticipent une demande croissante des pays émergents, surtout de la part de la Chine. " Cette progression a atteint un niveau insoutenable, estime M. Gauthier. Dans certains cas, on pourrait même parler de spéculation pour des produits comme le pétrole, l'argent et le cuivre. "
Cette stagnation n'est pas synonyme de morosité pour toutes les actions canadiennes. " Nous recommanderions de sous-pondérer les matières premières, conseille le stratège. Nous conseillerions d'investir dans des secteurs moins cycliques. "
Les banques canadiennes, quant à elles, sont plus chères que leurs homologues étrangères. " Il n'y a pas d'aubaine de ce côté, mais on continue à aimer ce secteur qui performe relativement bien, dit-il. Avec les dividendes, on peut s'attendre à un rendement d'entre 8 et 9 %. "
Plus optimiste au Sud
Concernant la Bourse américaine, M. Gauthier se montre plus optimiste. " Depuis le quatrième trimestre, on sent que la reprise s'installe, constate-t-il. Les revenus des entreprises américaines commencent à augmenter. Le risque d'une importante correction demeure faible, selon nous. "
Dans le marché obligataire, l'augmentation possible des taux d'intérêt au Canada pourrait avoir un impact sur le rendement des obligations, rappelle le stratège. L'inflation rend ce resserrement de la politique monétaire encore plus probable. Chez nos voisins du Sud, la Fed pourrait être appelée à hausser ses taux, mais la pression est moins forte dans ce pays. " C'est pour cette raison qu'à 25 %, le poids de l'encaisse dans notre portefeuille typique est plus élevé, admet M. Gauthier. Nous avons vendu des obligations à long terme en prévision d'une augmentation des taux. "
Cibles à la fin de 2011
S&P/TSX : 14 300 points
S&P 500 : 1 400 points
Répartition d'actifs suggérée
Actions : 50 %
Obligations : 25 %
Liquidités : 25 %