Le pilotage automatique, une stratégie pour réduire le risque

Publié le 22/02/2019 à 07:00

Le pilotage automatique, une stratégie pour réduire le risque

Publié le 22/02/2019 à 07:00

Par Institut de planification financière

La correction boursière du dernier trimestre de 2018 a fait réagir de nombreux investisseurs, surtout ceux qui avaient investi un fort pourcentage de leurs actifs en titres de croissance. Après tout, l’indice MSCI monde, qui représente la performance des titres de 23 pays développés, a perdu 20 % de sa valeur entre son sommet et son creux !

Si très peu de Québécois ont subi une telle perte, il n’en demeure pas moins que la recherche de stratégies pour réduire le risque demeure toujours d’actualité. Mis à part la diversification et la rigueur dans le choix des investissements, une stratégie souvent négligée mérite toute notre attention : l’investissement programmé.

EXPERT INVITÉ - L’investissement programmé, c’est un peu comme être sur le pilotage automatique, c’est-à-dire qu’on achète un investissement avec un montant fixe, idéalement le jour de paie ou mensuellement. Non seulement cela permet d’intégrer facilement le plan d’épargne au budget, mais cela permet également d’éviter la cohue de février quand vient le temps de cotiser à son REER.

Dans un contexte de gestion des risques, l’investissement programmé amène des avantages souvent passés sous silence, dont celui de profiter des baisses de marché.

L’exemple ci-dessous illustre comment vous pouvez profiter des irrégularités des marchés avec cette stratégie.

Imaginez que vous achetiez chaque mois 100 $ de parts de fonds communs de placement aux prix suivants :

Mois 1 : 20 $ / part

Mois 2 : 17 $ / part

Mois 3 : 15 $ / part

Mois 4 : 21 $ / part

Au bout de quatre mois, vous détenez 22,311 parts, donc 468,53 $. Si, au contraire, vous aviez acheté d’un seul coup 400 $ de parts de fonds communs de placement au coût de 20 $ la part, la valeur de votre portefeuille après quatre mois ne serait que de 420 $.

Vous aurez donc profité des baisses de marchés en répartissant vos achats, puisqu’aux mois 2 et 3 vous auriez acheté plus de parts.

L’envers de la médaille

Comme dans toute chose, il faut aussi être conscient que la stratégie n’est pas à l’épreuve de toutes les situations. Par exemple, si les marchés connaissent une hausse ininterrompue pendant toute l’année, il est évident qu’avoir acheté pour 400 $ de parts en début d’année aura été plus avantageux.

Les investisseurs audacieux pourraient ne pas apprécier l’investissement programmé parce que s’il protège contre les baisses de marchés, le rendement aura tendance à être limité pendant les longues périodes de hausse.

Autres avantages

On se demande souvent quel est le meilleur moment pour entrer dans le marché. La réponse est simple : nul ne peut le prédire. Avec l’investissement programmé, on entre dans le marché tous les mois. Ainsi, on évite la tentation d’essayer de prédire la direction des marchés boursiers, un jeu dangereux.

De plus, le côté émotionnel est écarté. En effet, il arrive souvent que les gens achètent une fois que les marchés ont connu une belle croissance et qu’ils vendent quand ils voient que leurs investissements chutent. Cela, même si on sait qu’il faut plutôt faire le contraire : acheter bas et vendre haut. À part les rectifications à prévoir à la révision annuelle, il faut éviter de se laisser influencer par les marchés.

Garder le cap

Avoir de bonnes habitudes d’épargne est une condition essentielle à la création de votre patrimoine. Que vous ayez comme objectif de planifier votre retraite, d’accumuler une mise de fonds pour une maison ou pour tout autre projet, la première étape est souvent de mettre de l’argent de côté.

Sachant que le revenu moyen des Québécois est d’environ 50 000 $, il n’est pas toujours évident de se fixer comme objectif d’épargner 5 000 $ pour investir dans un REER, par exemple. Par contre, mettre de côté 100 $ par semaine, par prélèvements automatiques, est beaucoup plus facile. Et s’il est investi dans un régime d’épargne-retraite enregistré (REER, ou régime de retraite), une économie fiscale est alors à prévoir.

À ne pas oublier

Si la stratégie de l’investissement programmé convient tout à fait aux gens qui souhaitent réduire les risques de marché ou faciliter l’achat de leurs placements, avant d’adhérer, il est toujours souhaitable de consulter un planificateur financier.

André Lacasse, Pl. Fin., MBA

 

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