Les banques prospèrent quand la croissance des prêts est au rendez-vous. Mais les choses se corsent lorsque les emprunteurs éprouvent des difficultés à rembourser leurs emprunts. Elles doivent alors mettre de côté d'importantes sommes pour couvrir les pertes sur les prêts en souffrance.

Le Canada a un problème d'endettement, prévient Claude Boulos, associé et gestionnaire de portefeuilles chez Selexia. Et il pourrait être la cause d'un ralentissement de la rentabilité des banques canadiennes.

Le ratio de la dette par rapport au revenu disponible est passé de 1,2 à 1,5 en cinq ans, indique M. Boulos. " On a atteint le même niveau que celui des ménages américains ", dit-il.

Une situation qui préoccupe le gouverneur de la Banque du Canada (BdC), Mark Carney. " Le risque est qu'une dégradation des conditions économiques, en entamant la qualité des prêts consentis aux ménages, se transmette à l'ensemble du système financier ", disait-il lors de la publication de la Revue du système financier en décembre.

L'adoption de mesures visant à freiner l'endettement des ménages pourrait entraîner une diminution de la croissance des prêts et de celle des profits des banques, avance M. Boulos.

Les banques demeureront tout de même un secteur intéressant pour les investisseurs en 2011, croit le gestionnaire de Selexia. Il estime que les actions des banques canadiennes offriront un rendement total (gains en capital et dividendes) de 10 à 12 %.