J'aimerais avoir votre avis sur les perspectives du taux directeur de la Banque du Canada au cours de la nouvelle année. Bien sûr, je suis conscient que vous n'êtes pas devin.
Je suis en train de négocier une hypothèque, et je me demande s'il est préférable de contracter une hypothèque fixe avec un terme d'un an à un taux de 2,25 % ou une hypothèque de cinq ans à 3,99 %, ou encore une hypothèque à taux variable. Les taux sont si bas qu'ils ne peuvent que monter. Qu'en pensez-vous ?
- Roberto Di Vincenzi
En ce qui concerne le taux directeur, vous avez raison : je n'ai pas de boule de cristal (la Banque du Canada non plus, d'ailleurs). Cependant, compte tenu de l'ensemble des facteurs économiques, les taux d'intérêt risquent peu d'augmenter sensiblement cette année. De plus, s'ils augmentaient, le mouvement s'amorcerait au cours de la seconde moitié de 2010.
Qu'est-ce qui distingue une hypothèque à taux variable d'une hypothèque à taux fixe ? Dans le cas d'une hypothèque à taux variable, le taux d'intérêt change lorsque les banques modifient leur taux de base. Donc, si la Banque du Canada hausse son taux directeur, le taux de base des banques canadiennes augmentera, ainsi que celui de votre prêt hypothécaire.
L'hypothèque à taux fixe est assortie d'un taux d'intérêt qui sera gelé pour tout le terme de l'hypothèque. Ainsi, si vous choisissez une hypothèque de cinq ans à un taux de 3,99 %, vous paierez ce taux pendant ces cinq ans, quelle que soit l'évolution du taux directeur.
Le choix entre ces types d'hypothèque ne dépend pas seulement des perspectives des taux. Il dépend aussi de votre situation, par exemple votre capacité d'encaisser une hausse abrupte des taux et la précarité de votre emploi.
Les études montrent que le taux variable a été la stratégie qui a le mieux fonctionné au cours des 50 dernières années. Toutefois, les taux sont si bas actuellement que je doute que cet historique doive guider votre choix.
En fait, une hypothèque à taux fixe pour un terme de cinq ans à moins de 4 %, c'est vraiment attrayant.
Calculer le rendement moyen
J'ai un problème avec le calcul des rendements que je vais vous expliquer au moyen de l'exemple suivant.
Le 1er janvier 2009, j'avais 1 000 $ dans mon portefeuille de placement. La valeur de mon portefeuille a ensuite diminué de 40 % pour s'établir à 600 $ le 31 décembre 2009, ce qui équivaut à un rendement de - 40 % (1 000 $ - 600 $/ 1 000 $). En 2010, je réaliserai un rendement de 20 %, ce qui portera la valeur de mon portefeuille à 720 $. En 2011, je réaliserai encore un rendement de 20 %, ce qui fera grimper la valeur de mon portefeuille à 864 $. Puis en 2012, je réaliserai un rendement de 16 %; la valeur de mon portefeuille atteindra donc 1 002 $.
Si j'additionne ces rendements (- 40 % + 20 % + 20 % + 16 %), j'obtiens un rendement annuel moyen de 4 % entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2012. C'est probablement ce rendement qui apparaîtra sur mes relevés de placement. Mais dans les faits, je n'ai réalisé aucun gain pendant ces quatre ans.
Est-ce que je me trompe ?
- Dominique F.
Non, vous ne vous trompez pas. C'est pour cela qu'il faut faire attention à la façon dont le rendement moyen a été calculé sur ses relevés.
La bonne façon de calculer ce rendement, c'est de comparer votre capital actuel et votre capital de départ, et de diviser le rendement obtenu par le nombre d'années.
Si vous avez 1 002 $ en 2012, par rapport à 1 000 $ en 2009, vous avez réalisé un gain de 2 $ sur 1 000 $. Il s'agit d'un rendement de 0,2 % en quatre ans, soit 0,005 % par an.
Votre exemple illustre une grande vérité du placement : il est fort difficile de regagner du terrain après avoir subi une perte importante.
Par exemple, si vous subissez une perte de 40 % une année, vous devrez réaliser un gain de 66 % pour revenir à votre point de départ. Si votre portefeuille de 1 000 $ a reculé de 40 %, vous devrez réaliser un rendement annuel composé de 7,5 % pendant sept ans pour retrouver vos 1 000 $.
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