La décision de SNC-Lavalin de nommer un ingénieur américain expérimenté à sa tête est bien reçue des analystes, malgré les inquiétudes politiques soulevées en raison du fait qu'il ne parle pas français.
L'analyste Frederick Bastien, de la firme Raymond James, a estimé que la nomination de M. Card ne serait probablement pas bien reçue par une partie de la population québécoise. Cependant, les actionnaires devraient être ravis de voir que la société a réussi à attirer quelqu'un avec l'expérience et la réputation de M. Card.
D’ailleurs, ils sont plusieurs analystes à voir d’un bon œil l’arrivée de quelqu’un d’externe à SNC-Lavalin. C’est le cas de Hamzah Mazari, de Crédit Suisse, qui croit aussi que l’expérience de M. Card dans le secteur de l’énergie, tant du côté gouvernemental que corporatif, servira à SNC pour augmenter la présence de SNC dans ce domaine.
Chez BMO Marchés des capitaux, Bert Powell pense que cela constitue une étape pour définir l’orientation que prendra l’entreprise à l’avenir, tout en retirant l’un des éléments d’incertitude qui plane sur la firme québécoise.
Yuri Lynk de Canaccord Genuity souligne par contre que M. Card n’a pas d’expérience dans une entreprise inscrite en Bourse. Mais son regard neuf sur SNC-Lavalin compense le tout.
Trevor Johnson de la Financière Banque Nationale rappelle de son côté que d’autres obstacles demeurent, comme la tendance négative constatée sur les revenus et les profits, et les risques liés aux enquêtes internationales qui ne sont pas terminées.
Chez Valeurs mobilières Desjardins, Pierre Lacroix ajoute que l’arrivée d’un Américain marque un engagement à développer la présence de SNC au sud de la frontière, où elle n’est pas encore très présente.
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Robert Card, haut dirigeant de CH2M Hill Companies et ancien sous-secrétaire de l'Énergie aux États-Unis, prendra les rênes de la firme d'ingénierie le 1er octobre.
SNC avait entrepris de se dénicher un nouveau patron ne provenant pas des rangs de la société montréalaise, qui a récemment été éclaboussée par un scandale. Son ancien chef de la direction, Pierre Duhaime, a démissionné dans la foulée d'une controverse au sujet de paiements mystérieux en Afrique du Nord.
M. Card et sa famille prévoient déménager à Montréal et apprendre le français, mais la nomination d'un anglophone à la tête d'une des plus grandes entreprises du Québec Inc. va nécessairement choquer certains Québécois. La chef du Parti québécois, Pauline Marois, a estimé que SNC devrait exiger que M. Card suive des cours de français.
Une porte-parole de SNC-Lavalin, Leslie Quinton, a indiqué que le candidat idéal pour diriger "cette grande institution québécoise" parlerait français. Cependant, dans les circonstances, l'expérience internationale des candidats a pris plus d'importance, a-t-elle précisé dans un courriel.
Avec La Presse canadienne.
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