Les banques canadiennes ont repris les hostilités sur le front hypothécaire. Au moment d’écrire ces lignes, cinq banques canadiennes ont relancé des offres promotionnelles agressives en vue d’attirer de nouveaux clients.
Encore cette fois, c’est la Banque de Montréal (BMO) qui mène l'offensive comme elle l’avait fait en janvier. La BMO offre un taux hypothécaire de cinq ans à 2,99% et un autre de dix ans à 3,99%. La période d’amortissement est de 25 ans.
D’autres banques ont vite fait de répliquer. La TD, la RBC, la CIBC et la Scotia offrent un prêt fermé de quatre ans à taux fixe de 2,99%. Les offres des cinq banques se termineront vers la fin mars.
Guerre et endettement
La guerre des taux est déclenchée alors que le bassin d’emprunteur diminue et que l’endettement des ménages s’accroît. Les banques ressentent ainsi une pression concurrentielle en vue d’accroître leur volume de prêts aux particuliers.
La guerre des taux inquiète les autorités règlementaires, qui craignent qu’elle accélère l’endettement des ménages ou qu’elle pousse les banques à prendre davantage de risque.
La Banque du Canada a prévenu les Canadiens à plus d’une reprise des risques que faisaient peser les faibles taux d’intérêt sur leurs finances personnelles et leur endettement. Le gouvernement du Canada a resserré les règles hypothécaires à trois reprises, et des rumeurs laissent croire qu’il pourrait resserrer encore plus la vis.
L’automne dernier, Julie Dickson, surintendante des institutions financières du Canada, avait mis en garde les banques contre la tentation d’assouplir leurs critères d’accès au crédit. Elle avait prévenu que le Bureau du surintendant des institutions financières du Canada accroîtrait sa vigilance.
De l’autre côté, les équipes des services économiques de plus d’une banque se sont voulues rassurantes en affirmant que la marge de manœuvre des Canadiens reste bonne.
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