Le député libéral Vincent Auclair soutient que le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, lui a offert une enveloppe en juin 2002, lors d'une élection complémentaire.
En huit ans, M. Auclair n'a cependant jamais jugé bon de dénoncer le geste du maire aux autorités policières.
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Son aveu, mardi, fait suite à une révélation provenant de l'ex-ministre de la Justice Serge Ménard, qui a déclaré à Radio-Canada s'être fait offrir 10 000 $ en argent comptant dans une enveloppe, alors qu'il était candidat péquiste en 1993, une offre qu'il avait aussitôt déclinée. Lui non plus n'a jamais dénoncé le geste.
Dans le cas de M. Auclair, qui est député de Vimont, à Laval, il a affirmé qu'il avait eu une rencontre durant sa campagne électorale au bureau du maire Vaillancourt, que ce dernier lui avait présenté une enveloppe et qu'il avait refusé d'y toucher.
Il a dit qu'il ignorait le contenu de l'enveloppe, mais il ne faisait pas de doute dans son esprit qu'il s'agissait d'une somme d'argent.
"Quand quelqu'un vous dit: 'je vous remets une enveloppe, ça va t'aider, c'est dur une campagne électorale, ça peut t'aider'. Pour moi, c'était catégorique, c'était non", a relaté le député de Vimont.
En point de presse, M. Auclair s'est défendu d'avoir protégé le maire Vaillancourt durant toutes ces années, en négligeant d'en parler aux autorités.
"Le jour où j'ai refusé, pour moi, l'événement était clos", a-t-il dit. Le nom de M. Auclair figurait également dans le reportage de Radio-Canada et c'est dans ce contexte qu'il a fait publiquement son aveu.
"C'est pas quelque chose dont on se vante", a-t-il ajouté.
A la suite du reportage, M. Auclair a été contacté par les enquêteurs de l'Opération Marteau, pour connaître sa version des faits.
Il n'a pas dit s'il avait mis le premier ministre Jean Charest au courant de l'affaire.
De son côté, dans un communiqué transmis lundi soir, M. Vaillancourt a nié "catégoriquement" les allégations de M. Ménard selon lesquelles il lui aurait offert une somme d'argent pour l'aider dans sa campagne électorale en 1993.
M. Vaillancourt soutient que c'est plutôt M. Ménard qui lui a demandé de l'appuyer lors de sa première campagne électorale dans une circonscription de Laval et qu'il lui aurait suggéré de se tourner vers des sympathisants du Parti québécois.
M. Vaillancourt est maire de Laval depuis 21 ans. Il a notamment été président de l'Union des municipalités du Québec entre 1995 et 1997.