BLOGUE. Syme, un réseau social dont le nom est inspiré d’un personnage du roman d’anticipation 1984, est accessible depuis peu sur invitation. Fondée par les Montréalais Jonathan Hershon St-Jean, Louis Mullie et Christophe Marois, la start-up mise sur une technique de cryptage à même le navigateur, notamment utilisée par Cryptocat et Mega. En faisant ce choix technologique, un fournisseur met ses utilisateurs à l’abri des requêtes des gouvernements, puisque seuls les utilisateurs possèdent les clefs de décryptage.
Les trois co-fondateurs ont eu l’idée de bâtir Syme après qu’une photo partagée dans un groupe Facebook dont ils étaient membres soit devenue publique, puisqu’on y avait identifié quelqu’un avec un tag : « Mes co-fondateurs et moi partagions plein de choses sur un groupe Facebook, car notre groupe d’amis était éparpillé un peu partout dans le monde », relate Jonathan Hershon St-Jean, pdg de Syme.
De projet sur lequel on travaillait à temps partiel, Syme s’est peu à peu transformée en start-up : « À un moment donné, on s’est rendu compte que ce qu’on faisait était nouveau, car il y avait plusieurs applications de messagerie utilisant la cryptographie, mais rien de social », continue le jeune pdg.
Par ailleurs, les nombreuses controverses en matière de vie privée ont fini de convaincre les trois amis qu’il y avait un marché pour Syme. Notamment, le grand public n’a pas manqué d’être choqué par l’étendue du programme d’espionnage PRISM, dévoilée au monde par Edward Snowden. Depuis lors, les moteurs de recherche n’archivant aucune données comme DuckDuckGo et les applications de messagerie cryptée comme Cryptocat font d’ailleurs fureur.
Syme, que j’ai eu l’occasion de tester, ne fonctionne pour l’instant qu’avec le navigateur Chrome. Afin de l’utiliser, il faut installer l’extension Chrome du même nom, puis créer un compte avec une adresse courriel valide. Lorsqu’on s’y connecte, un avertissement rappelle à l’utilisateur que le service est encore en bêta et qu’une mise à jour pourrait potentiellement compromettre les données de ses utilisateurs.
Le partage sur le site a uniquement lieu dans des groupes hermétiques, où on peut diffuser des messages, des photos et même des fichiers. Chaque publication peut être commentée et la présence d’un bouton «Like» n’est pas sans rappeler Facebook. L’interface épurée, quant à elle, rappelle la première mouture de Google +.
À moins de participer à des fêtes vraiment spéciales, la plupart des consommateurs n’ont probablement pas besoin d’un tel réseau social. Toutefois, Syme pourrait être utile dans un contexte de collaboration entre différentes entreprises ou différentes universités. Sa simplicité et son niveau de sécurité, qui éclipse à n’en pas douter celui des logiciels de collaboration les plus populaires, en font un candidat idéal pour cet usage.