L’immense majorité des ordinateurs portables sont dotés d’une caméra dont l’objectif pointe vers votre visage. De plus, les principales tablettes, tels l’iPad et la BlackBerry PlayBook, disposent aussi une caméra qui pointe vers leur utilisateur, comme c'est la cas d'une part importante des téléphones intelligents. Cette tendance s’explique d’abord par la popularité de la vidéoconférence que permet notamment Skype,et FaceTime, une application lancée par Apple en même temps que l’iPhone 4. Au delèa de la vidéoconférence, du reste, les ordinateurs se serviront de leurs yeux pour comprendre leurs utilisateurs dans un futur rapproché.
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Après tout, appuyer sur des boutons n’est pas naturel pour les êtres humains, qui ont appris à communiquer entre eux par le touché, puis le geste et l’expression faciale et, finalement, par les sons produits oralement. L’ordinateur, qu’il prenne la forme d’un téléphone, d’une tablette, d’une console de jeu vidéo ou d’un ordinateur portable, est condamné à évoluer dans cette direction. Et si ce sont les téléphones intelligents qui ont popularisé la reconnaissance vocale et les écrans tactiles, ce sont les consoles de jeux vidéo qui mènent le bal en matière de reconnaissance de mouvements.
Une révolution nommée Kinect
Lors de son introduction en novembre 2010 par Microsoft, aucun observateur ne s’attendait à ce que le Kinect ait un impact majeur sur l’industrie du jeu vidéo et encore moins sur l’écosystème informatique dans son ensemble. Le périphérique conçu pour la console Xbox permet de capter les mouvements des joueurs, dont le corps remplace ainsi dans certains jeux la manette. Aussi, lors du lancement du Kinect, les deux consoles concurrentes de la Xbox avaient déjà lancé leur propre capteur de mouvement. La Wii de Nintendo avait fait figure de pionnière en intégrant des gyroscopes dans ses manettes et Sony avait déjà répliqué avec sa Playstation Move compatible avec sa console du même nom, qui alliait des manettes munies d’un gyroscope et d'une caméra.
Malgré le scepticisme qui accueille généralement tout nouveau produit de Microsoft, le Kinect s’est écoulé à pas moins de huit millions d’exemplaires en 60 jours, devenant ainsi l’appareil électronique s’étant vendu le plus rapidement, devant chacune des versions du iPhone et du iPad. Après tout, le succès sans précédent des appareils tactiles d’Apple avait déjà prouvé que le grand public n’aimait pas les boutons. Et les manettes, comme les souris et les claviers, en comptent plusieurs.
Le Kinect ne soulève pas seulement l’enthousiasme des amateurs de jeux vidéo. Les pirates informatiques, auxquels Microsoft avait d’ailleurs dit qu’elle ne condamnait pas le déblocage du Kinect, ont débloqué l’appareil, et lui ont trouvé toutes sortes d’applications. Le faible prix de l’appareil permettant de capter des images en 3D, 150 $ dans toutes les grandes surfaces, explique en partie le phénomène.
De nombreux logiciels ayant des applications dans différents domaines, de l’immobilier à la santé, ont ainsi été programmés pour tirer parti des possibilités offertes par le Kinect. On lui a même trouvé des applications strictement industrielles. Par exemple, cet article de BusinessWeek explique qu’un pirate informatique travaillant pour un fabricant américain d’équipement industriel travaille à installer le Kinect sur des chariots élévateurs. En effet, les capteurs actuels dont sont équipés les chariots pour éviter des collisions, coûtent 5 000 $ chacun et seraient beaucoup moins performants que pourrait l’être un Kinect.
Microsoft, qui a le mérite de suivre de très près les travaux des pirates, a annoncé qu’elle lancerait sous peu un kit de développement de manière à permettre à d’autres programmeurs que les pirates de développer des logiciels pour le Kinect. De plus, Microsoft a créé un groupe de travail dont le nom évocateur, Kinect for Windows, laisse entendre que le Kinect deviendra compatibles avec les PC.
L’ordinateur du futur… sera comme votre meilleur ami
La reconnaissance vocale existe depuis longtemps, mais a beaucoup évolué depuis la sortie du deuxième volet d’Elvis Gratton il y a une décennie. Google, qui investit massivement dans le développement de cette technologie qui relève en partie de l'intelligence artificielle, l’intègre à son système d’exploitation mobile Android, qui mène la course en la matière face au iOs d’Apple. D’ailleurs, les observateurs s’attendaient tous à ce qu’Apple annonce l’intégration de la reconnaissance vocale à la nouvelle mouture d’iOs, dévoilée le 6 juin dernier. Apple les a déçus, mais une telle intégration fait sans aucun doute partie de ses plans.
Lorsqu’on aborde un ami, il nous voit approcher, puis reconnaît notre visage et l’expression qu’il arbore (caméra 3D). Si on lui met la main sur l’épaule, il le ressent (écran tactile) et, lorsque nous lui adressons la parole, il comprend ce qu’on lui dit. Si les ordinateurs avaient toujours agit de la sorte, beaucoup moins d’entre eux auraient fini leur jour fracassé par un marteau ou encore projeté par une fenêtre. D’ailleurs, la reconnaissance faciale, qui ne nécessite pas de caméra 3D, est déjà utilisée par certains fabricants d’ordinateurs, dont Lenovo, en guise de mesure de sécurité. Ainsi, si un ordinateur équipé de cette technologie ne reconnaît pas votre visage, vous ne pourrez pas accéder aux fichiers qu’elle conserve.
Si l’ordinateur-qui-est-votre-meilleur-ami arrive à grands pas, un autre concept d’ordinateur, pourtant présenté dans sa première version dès 2001 par l’ingénieur indien Pranav Mistry, pourrait être l’ultime aboutissement de l’ordinateur. Sixth Sense, le nom de cet ordinateur conceptuel, est en quelque sorte l’ordinateur-qui-n’ est-nul-autre-vous-mêmes. Il s’agit d’une technologie, impliquant une caméra et un projecteur, qui permet à son utilisateur de projeter une interface sur un mur ou même sur son propre bras et d’interagir avec cette dernière avec ses mains. En 2009, cette technologie a valu à son auteur le prix de l’invention de l’année du magazine américain Popular Science. Si vous avez 13 minutes devant vous, je vous conseille fortement de visionner la présentation de Pranav Mistry dans le cadre des conférences TED, que vous pouvez visionner ici.