«Nous sommes encouragés par les signaux envoyés par les entreprises», déclare Stephen Tapp, économiste en chef à la Chambre de commerce du Canada. (Photo: courtoisie)
L’optimisme des entreprises canadiennes est à son plus haut niveau depuis un an, selon les résultats du deuxième trimestre dévoilés mercredi par le Laboratoire de données sur les entreprises de la Chambre de commerce du Canada.
L’Indice des attentes commerciales du Laboratoire est entré en territoire positif pour la première fois depuis la même période l’an dernier, atteignant 101,8 au deuxième trimestre 2024.
«Nous sommes encouragés par les signaux envoyés par les entreprises. Nous constatons une amélioration du moral dans la plupart des secteurs, de meilleures perspectives sur le plan des ventes, et les entreprises cherchent toujours à embaucher des travailleurs», déclare Stephen Tapp, économiste en chef à la Chambre de commerce du Canada, par communiqué.
La confiance des entreprises est particulièrement forte au Québec où le taux de 105 est le plus élevé au pays derrière celui des provinces de l’Atlantique (107,6). En Ontario, les entreprises sont plutôt pessimistes comme le reflète le taux 99,1, qui est le plus faible à l’exception de ceux de la Saskatchewan et du Manitoba.
Parmi les grandes agglomérations, celles de Sherbrooke, Québec et Montréal sont respectivement dans le camp des plus optimistes.
La majorité des secteurs croient que leurs perspectives s’amélioreront dans les trois prochains mois. Le domaine de la finance et l’assurance est en tête suivie par la construction tandis que l’agriculture, l’information et la culture ainsi que les transports (98,7) se retrouvent à l’opposé.
Les moyennes et grandes entreprises sont en général plus optimistes que les micro et petites entreprises.
Ventes et emploi
C’est la progression des perspectives concernant les ventes qui ont dopé le plus la confiance des entreprises. Des améliorations au niveau de la rentabilité et de l’emploi ont aussi contribué. En revanche, l’optimisme a diminué au sujet des investissements.
«Malheureusement, plusieurs conflits de travail pourraient éclater cet été, ce qui pourrait entraîner des perturbations majeures à l’échelle nationale pour le transport ferroviaire, les ports et la frontière, dit Stephen Tapp. Il n’est donc pas surprenant que les entreprises concernées voient les obstacles liés à la chaîne d’approvisionnement s’aggraver à court terme.»
L’inflation, le coût des intrants, les taux d’intérêt, le poids de la dette et ceux de l’immobilier restent les barrières les plus citées par les entreprises. Ils sont tous liés aux coûts, qui demeurent ainsi une préoccupation majeure.
Malgré la forte diminution de l’inflation qui se situe à 2,7% depuis son pic de 8,1% en 2022, 24% des entreprises ont l’intention de hausser leur prix d’ici trois mois.
«Malgré le ralentissement de l’inflation globale, la part des sociétés qui prévoient d’augmenter leurs prix reste élevée, précise Stephen Tapp. C’est un facteur que la Banque du Canada surveillera de près. Si ces pressions sur les coûts se maintiennent, en particulier sur les salaires, les prochaines baisses de taux pourraient se faire attendre ».
Le document montre également que les faillites ont bondi de 91% au début de 2024 par rapport à l’année dernière, en raison de la date limite pour le remboursement du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes.
