Une présence locale
Selon Pierre Duhaime, il n'est plus envisageable de réaliser un projet dans un pays et de partir une fois les travaux terminés. " Ça prend un engagement à long terme. Il faut aussi s'établir de façon permanente avec des bureaux, des dirigeants et des employés locaux ", dit-il.
Cette vision est une des clés du succès des firmes d'ici à l'étranger. En 2003, CIMA + inaugurait le premier de quatre bureaux en Afrique, où elle compte quelque 150 employés locaux.
" En plus de former et de recruter du personnel local, nous réalisons plusieurs projets en partenariat avec des organismes ou des bureaux d'études locaux ", dit Kazimir Olechnowicz.
Autre avantage : " les firmes québécoises oeuvrent à l'étranger en favorisant le transfert de connaissances avec les partenaires, ce qu'hésitent à faire bon nombre d'entreprises, en particulier les firmes européennes, qui ont davantage une culture d'exportation de leurs services ", note Jean-Pierre Sauriol, pdg de Dessau.
L'innovation est aussi un atout. " Les firmes d'ici sont des experts-conseils qui apportent une plus-value à leur travail. Elles mettent le know-how de l'ingénierie au service de solutions innovatrices ", souligne Johanne Desrochers.
La langue et la culture profitent également aux sociétés d'ici. " Les Chinois ne parlent souvent que le mandarin, alors que nous avons la chance d'avoir du personnel qui parle français, anglais, espagnol et d'autres langues ", dit M. Olechnowicz, lui-même d'origine polonaise.
Enfin, le passé colonisateur de certains États européens n'est pas toujours une bonne carte de visite dans des pays d'Afrique ou d'Amérique du Sud.