Armer les comptables contre la fraude

Publié le 27/04/2013 à 00:00, mis à jour le 25/04/2013 à 15:43

Armer les comptables contre la fraude

Publié le 27/04/2013 à 00:00, mis à jour le 25/04/2013 à 15:43

Maurice Gosselin,de l’Université Laval [PHOTO: FRÉDÉRIC BERGERON]

La commission Charbonneau a fait état de fausses factures et de transactions majeures en argent comptant. «Ces situations auraient dû être détectées. Pourquoi personne n'a élevé la voix ?» s'insurge Maurice Gosselin, directeur de l'École de comptabilité de l'Université Laval. Certes, les comptables sont liés par le secret professionnel. «Cependant, ils ont le devoir éthique de s'opposer à des comportements nuisibles pour la collectivité et les entreprises», dit celui qui est également président de l'Association canadienne des professeurs de comptabilité.

Que peuvent faire les comptables désireux de dénoncer des cas préjudiciables s'ils soupçonnent que leurs supérieurs ferment volontairement les yeux ? «Il faut un changement culturel. Mais il faut surtout protéger les dénonciateurs d'éventuelles représailles», affirme M. Gosselin.

Président de l'Ordre des comptables professionnels agréés du Québec, Daniel McMahon se dit également interpellé. «Il faut absolument renforcer les mécanismes de contrôles. Par exemple, en milieu municipal, les vérificateurs doivent relever de la plus haute instance, soit le conseil municipal, soit un comité restreint du conseil municipal.»

À cela doit s'ajouter un mécanisme de protection envers l'individu qui aura mis le doigt sur la plaie. Car, sans protection adéquate, le «dénonciateur» pourrait bien avoir à se chercher un emploi, convient M. McMahon.

Lynda Boisvert s'y connaît en détection de fraudes et malversations, à titre de directrice principale en juricomptabilité et services-conseils en cas de litige chez Deloitte. «Des gens qui travaillent ensemble depuis 10 ou 20 ans sont souvent liés par un pacte du silence», observe-t-elle. Afin de rompre ce pacte, dit-elle, les dénonciateurs doivent être immunisés contre les représailles par une confidentialité en béton.

Les entreprises et organismes se doivent également, ajoute-t-elle, de communiquer clairement, à l'ensemble des partenaires et des employés, les limites de ce qui est acceptable et de ce qui ne l'est pas.

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