Un fonds qui fuit la Bourse lorsque les politiciens travaillent, un autre qui n'investit que dans les industries du «vice», un troisième qui mise sur les femmes. Certains gestionnaires de portefeuille sortent vraiment des sentiers battus. Voici quelques fonds originaux. À chacun de juger de la pertinence de leur stratégie.
AVE MARIA : LA DIVINE ASCENSION DU DIVIDENDE
Après le vice, la piété. Les gestionnaires de l'Ave Maria Rising Dividend Growth Fund veillent à votre ascension au paradis et à celle de vos dividendes. Ils cherchent des investissements à long terme qui respectent les valeurs catholiques.
Ce fonds commun américain écarte les sociétés liées à l'avortement, à la recherche sur les cellules souches ou à la pornographie. Dans le purgatoire se trouvent les assureurs qui remboursent des dépenses liées à l'avortement et les hôpitaux privés qui le pratiquent. Les hôtels ou les câblodistributeurs qui permettent un accès à la pornographie font également partie des titres damnés.
Outre le volet religieux, la stratégie de Richard Platte et George Schwartz est loin d'être inusitée. Les deux gestionnaires de portefeuille placent leurs billes à long terme. Ils cherchent des entreprises qui ont un avantage concurrentiel, qui sont sous-estimées par le marché et qui génèrent un rendement élevé du capital investi.
Le fonds semble être dans les bonnes grâces du Seigneur. Depuis sa création, en mai 2005, il a généré un rendement annuel composé de 8,76 %, par rapport à 7,87 % pour le S&P 500.
Finalement, peu d'entreprises sont écartées pour des motifs religieux. Seulement 5 % des 3 000 entreprises du Russell 3000 violeraient les principes édictés. Contrairement aux fonds éthiques, les fabricants d'armes, les pétrolières et certains «vices» peuvent se trouver dans le portefeuille. Parmi les 10 pondérations les plus importantes se trouve d’ailleurs le fabricant de boissons alcoolisées Diageo (DEO). Il ne faut pas se montrer plus catholique que le pape, comme on dit !