Alors que le marché connaît une embellie depuis le début de l'année, il «cherchait un catalyseur» pour faire une pause «et a pu le trouver dans les chiffres diffusés aujourd'hui», a remarqué le gestionnaire de portefeuille indépendant Hugh Johnson.
Principale raison de s'inquiéter à ses yeux: selon la société ADP, les embauches ont nettement diminué en avril dans le secteur privé aux États-Unis, un chiffre de mauvais augure avant la diffusion vendredi du rapport mensuel officiel sur le marché du travail.
Autres nouvelles peu encourageantes: les dépenses de construction aux États-Unis ont reculé en mars, et surtout, l'activité des industries manufacturières a continué de ralentir en avril.
L'annonce par la Fed d'un statu quo sur sa politique de soutien exceptionnel à l'économie américaine a par ailleurs laissé les investisseurs sur leur faim.
L'institution a en effet réitéré son engagement à maintenir son taux directeur dans la fourchette de 0 à 0,25%, et a confirmé la poursuite de ses injections de liquidités dans le circuit financier au rythme de 85 milliards de dollars nets par mois.
Fait nouveau, elle a ajouté qu'elle se tenait prête à «accélérer ou ralentir» le rythme de ces achats d'actifs en fonction des évolutions sur le front de l'emploi et de l'inflation.
«Ces commentaires nous laissent perplexes», a remarqué Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. «Ils vont peut-être acheter, ou peut-être vendre… Merci pour l'information!»
Les indices ont aussi été affectés par les mauvais résultats de certains grands groupes, comme le pharmacien Merck qui a chuté de près de 3%.
Ils étaient aussi victimes, selon plusieurs observateurs, du calendrier.
«Il y a un vieux proverbe à Wall Street qui dit “vendez en mai et partez loin”, a souligné M. Johnson. “Certains se disent que cet adage va encore se vérifier cette année.”
Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,639% contre 1,675% mardi soir, et celui à 30 ans à 2,840% contre 2,884% la veille.
Avec l’AFP