Le prix du pétrole canadien est si bas que le huard réagit aux écarts entre les taux.
Le huard perd des plumes en cette journée où de nouvelles rumeurs persistent concernant le retrait imminent des États-Unis de l’Accord de libre-échange nord-américain par un président regaillardi après sa réforme des impôts.
La fin potentielle de l’ALÉNA fait reculer les taux obligataires canadiens de deux ans par rapport aux rendements comparables américains, ce qui diminue l’intérêt des investisseurs du monde pour les obligations canadiennes et par ricochet pèse sur notre devise, explique l’équipe économique de la Financière Banque Nationale.
À gauche, la courbe rouge démontre une corrélation plus marquée avec les écarts de taux que le pétrole. À droite: le pétrole canadien est nettement inférieur au cours du West Texas. (Source: FBN)
Les taux canadiens de 2 ans ont en effet baissé le plus depuis 2016 le 10 janvier, à 1,736%, alors que les taux américains de deux ans atteignent 1,98%. L'écart est passé de 17 à 24 points de base le 10 janvier, précise l'économiste Krishen Rangasamy de la Financière Banque Nationale.
Le recul du huard au moment où le cours pétrole a bondi de 22% depuis le début d’octobre à 63$US le baril peut surprendre.
Or, le huard évolue davantage en fonction des écarts de taux à court terme depuis le deuxième trimestre de 2017 parce que les producteurs canadiens de pétrole ne profitent pas des prix élevés de l’or noir.
Le cours du pétrole Canadian Western Sélect (46,54$CA) est de 32$CA le baril inférieur à celui du West Texas (62,96$US), en raison du manque de capacité d’exportation par pipeline vers le sud de la frontière. Cet écart est le plus prononcé en quatre ans.
