Le huard canadien n’a pas été aussi affaibli en 35 ans par rapport au dollar américain lorsque le pétrole West Texas s’échangeait près de 65$US le baril.
Abstraction faite des incertitudes qui pèsent sur les perspectives de l’économie canadienne, la renégociation de l’Aléna, l’effet ralentisseur des nouvelles règles hypothécaires pour les ventes de maison et la capacité de dépenser du consommateur canadien endetté, le huard serait sans doute 7% plus ferme, explique l’économiste Krishen Rangasamy, de la Financière Banque Nationale.
Ces trois inquiétudes maintiennent les taux canadiens réels de deux ans (taux moins l’inflation) à moins 0,2%, alors qu’ils sont de 0,4% aux États-Unis. Cet écart de 0,30-0,40%, le pire depuis l’été 2015, défavorise notre monnaie, qui a baissé de 2% depuis le début de 2018, précise M. Rangasamy.
Si on nouvel accord de l’Aléna était conclu au cours des prochains mois, le huard ferait un grand pas vers 1,20$CA, soit sa moyenne depuis 35 ans lorsque le cours du pétrole West Texas ne négocie à 65$US le baril.
À quelques mois des élections américaines de mi-mandat, les Républicains voudront sans doute éviter de perturber les chaînes d’approvisionnement des entreprises et surtout d’accentuer la pénurie de main-d’œuvre et la hausse des prix qu’engendrerait la fin de l’accord de libre-échange, avance la Financière Banque Nationale.
