L'or a quelque peu reculé cette semaine, consolidant ses gains récents sur fond d'appétit renouvelé pour le risque, même si les investisseurs ont renoué avec la prudence après l'attaque de Nice.

«L'or a connu un déclin cette semaine avec un mélange d'apaisement des craintes liées au Brexit, avec l'inaction de la Banque d'Angleterre (BoE) ainsi que des statistiques chinoises impressionnantes, qui ont aiguisé l'appétit pour le risque et entamé l'attrait des valeurs refuge», a commenté Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

Les investisseurs avaient récemment fait preuve de prudence, s'inquiétant notamment des conséquences économiques du vote en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) lors du référendum du 23 juin. Ces craintes avaient bénéficié à l'or, considéré traditionnellement comme une valeur refuge en période de turbulence sur les marchés financiers.

Mais la tendance s'est renversée au début de cette semaine, avec un nouvel appétit pour le risque qui notamment s'est manifesté par un afflux de capitaux sur les marchés d'actions. Wall Street a ainsi terminé jeudi sur de nouveaux records grâce à de bons résultats de la banque JPMorgan, qui ont rasséréné les marchés sur le secteur financier américain.

Le cours de l'once de métal jaune a ainsi décliné au fil de la semaine après avoir atteint lundi 1.375,24 dollars, son niveau le plus fort depuis mi-mars.

Toutefois, ce recul de l'or devrait rester limité, estiment nombre d'experts.

«L'incertitude politique, la crise bancaire en Italie et les taux d'intérêt négatifs plaident contre la poursuite de la baisse des cours», ont ainsi estimé les analystes de Commerzbank.

«L'or est clairement en demande à la suite de l'attaque terroriste de jeudi en France», ont-ils aussi observé au lendemain de l'attentat.

Les marchés ont en effet renoué avec la prudence en fin de semaine alors qu'un homme au volant d'un camion a commis un carnage jeudi soir à Nice, en pleines festivités du 14 juillet, tuant au moins 84 personnes et faisant plusieurs dizaines de blessés sur la Promenade des Anglais.

L'argent, une option alternative bon marché à l'or, a suivi une trajectoire comparable à ce dernier sur la semaine, mais a légèrement progressé. Il a reprit son souffle après avoir atteint la semaine dernière 21,14 dollars l'once, un sommet en deux ans.

Les métaux platinoïdes, dont l'utilisation industrielle est plus marquée, ont pour leur part affiché leur bonne santé, alors que le marché automobile demeure robuste. Les immatriculations de voitures particulières neuves dans l'Union européenne (UE) ont progressé de 6,9% en juin, selon l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA).

Le platine est monté mercredi à 1.107,10 dollars l'once, un sommet depuis mi-juin 2015, et le palladium a atteint vendredi 653 dollars l'once, au plus haut depuis début novembre dernier.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1.327 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1.354,25 dollars le vendredi précédent.

L'once d'argent a clôturé à 20,14 dollars, contre 19,72 dollars il y a sept jours.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1.092 dollars, contre 1.082 dollars sept jours plus tôt.

L'once de palladium a terminé pour sa part à 645 dollars, contre 606 dollars à la fin de la semaine précédente.