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Signe que les craintes des incertitudes ne diminuent pas et que la crise en Europe n’est pas près de se terminer, c’est maintenant au tour des obligations allemandes de subir une hausse subite de ses taux d’intérêt.
Dans les derniers développements de la crise de la dette en Europe, l’Allemagne était l’un des rares pays qui avaient connu une stabilité des taux d’intérêt pour la dette de son gouvernement.
Même la France, qui ne souffre pas d’un problème aussi criant que l’Espagne, l’Italie et la Grèce par exemple, a vu un écart se creuser entre ses taux et ceux de l’Allemagne.
Mais voilà, Berlin vient de connaître l’un de ses pires financements, et les investisseurs ne se sont pas bousculés pour acheter des titres de dette lors de l’émission d’obligations tenue aujourd’hui.
Le gouvernement allemand, qui avait prévu écouler pour 6 milliards d’euros d’obligations, n’a réussi à en vendre que pour 3,6 milliards d’euros finalement.
Plus tôt ce matin, la situation a fait reculer les marchés boursiers européens et même les contrats à terme (futures) des indices de la Bourse de New York.
Pour l’instant, Londres perd 0,6 % et Paris échappe 0,25 %, mais les deux places boursières ont rebondi depuis l’atteinte de creux plus tôt en séance. À Francfort, ce rebond a permis de passer au vert avec un gain de 0,45 %.
À New York, le contrat à terme du Dow Jones a perdu jusqu’à 120 points vers 5h25. À 7h30, il perd 81 points, ou 0,7 %, à 11 366 points. Le S&P 500 recule de 0,75 %, ou 9 points, à 1 174 points, et le Nasdaq glisse de 0,7 %, ou 15,25 points, à 2 199 points.
« Le marché s'inquiète car même l'Allemagne commence à faire l'objet de la défiance des investisseurs », a commenté Dov Adjedj, vendeur d'actions chez Aurel BGC. « Il s'agit de l'émission allemande la plus mauvaise depuis le début de la crise de la dette. Le Bund semble moins bénéficier de son rôle de valeur-refuge et est lui aussi attaqué. C'est une première », a estimé M. Adjedj.
En fait, les taux d’intérêt pour la dette du gouvernement allemand reculent généralement, tout comme les bons du Trésor américain, lorsque les investisseurs développent une aversion aux risques. Mais le coût de la dette allemande augmente même si les investisseurs n’ont aucun appétit pour le risque.
Depuis le début du mois de novembre, les taux obligataires de l’Espagne et de l’Italie ont atteint des sommets inégalés depuis la création de la zone euro devant l’aggravation de la crise de la dette de ces pays.
Avec Business Insider et Agence France-Presse.