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La chute brutale du Dow Jones survenue un peu avant 15h, jeudi après-midi, a des airs de ressemblance avec l’effondrement des marchés qui s’est produit à l’automne 2008, alors que le système financier avait été paralysé par les faillites de grandes institutions financières, selon Carlos Leitao, économiste en chef à la Banque Laurentienne.

«Comme en 2008, quand les actifs hypothécaires toxiques avaient contaminé le système, les banques se font tout à coup moins confiance. En Europe, elles se demandent qui détient quoi, qui est le plus à risque de subir un défaut de paiement sur les obligations de pays. Sur le marché du crédit interbancaire, les écarts se creusent», explique-t-il.

Pour M. Leitao, les investisseurs en viennent peu à peu à se rendre compte que la situation en Europe est beaucoup plus complexe que ce qu’on avait anticipé. Le problème n’est pas tant la Grèce, qui vient d’être secourue par l’Union européenne et le FMI, que le risque d’une contagion dans toute la région.

Après la Grèce, d’autres États comme l’Espagne, l’Italie et le Portugal pourraient ne pas être en mesure d’acquitter leurs obligations financières, ce qui demanderait des interventions de refinancement massives.

«L’Europe est mal outillée pour faire face à une crise de grande ampleur. L’appareil d’intervention est beaucoup plus lent qu’aux États-Unis et beaucoup d’États sont déjà lourdement endettés. Ils n’ont plus les moyens d’intervenir», mentionne-t-il.
 
À propos du moment comme tel de la chute de cet après-midi, M. Leitao dit ne pas avoir d’explications précises. «La tendance était à la baisse dans les derniers jours mais c’est une énorme bizarrerie que ça ait chuté et remonté aussi rapidement », a-t-il dit.