(Illustration: Camille Charbonneau)

Toronto — Les marchés canadiens et américains ont terminé la journée dans le rouge, faisant marche arrière en milieu d’après-midi après avoir passé la majeure partie de la journée à la hausse.

Alors que le principal indice boursier canadien a terminé la journée en légère baisse, les marchés boursiers américains ont reculé beaucoup plus fortement, le Nasdaq et le Dow perdant 1,4% et le S&P 500 1,2%.

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Cette chute est survenue après que Neel Kashkari, président de la Réserve fédérale de Minneapolis, ait déclaré qu’il s’interrogeait sur la nécessité d’assouplir la politique monétaire cette année, alors que de nombreux secteurs de l’économie américaine semblent solides malgré des taux d’intérêt élevés.

Bien qu’il ait précédemment prévu deux réductions pour 2024, «si nous continuons à voir l’inflation évoluer de façon latérale, je me demanderai s’il est nécessaire de procéder à ces réductions de taux», a-t-il précisé.

Ces commentaires ont suscité une réaction spontanée de la part des investisseurs, qui souhaitent une baisse des taux d’intérêt, a expliqué Allan Small, conseiller principal en investissement chez iA Private Wealth.

«Je suis sûr que tout le monde souhaite une baisse des taux d’intérêt, mais il n’est pas forcément nécessaire que les taux d’intérêt soient plus bas pour que l’économie continue de progresser, a-t-il déclaré. C’est du moins ce que nous constatons dans les données économiques.»

Les commentaires de M. Kashkari interviennent au lendemain d’un discours prononcé par le président de la Fed, Jerome Powell, qui a suscité l’espoir des marchés en réitérant son intention de réduire les taux en 2024 et en déclarant que les données économiques récentes ne changeaient pas «matériellement le tableau d’ensemble».

Les marchés se concentrent fortement sur la date à laquelle les baisses de taux d’intérêt pourraient commencer et sur leur nombre à l’horizon, a déclaré M. Small. Mais pour l’instant, l’économie est forte, du moins aux États-Unis, a-t-il dit, et la Fed semble prête à réduire ses taux dès qu’elle verra des signes de ralentissement continu.

«Si l’économie américaine ralentit, la Fed est prête à réduire les taux immédiatement ou aussi rapidement qu’elle le peut, a-t-il dit. Si l’économie continue d’avancer, et à un bon rythme […] alors ils n’ont pas besoin de réduire les taux, et donc le marché devrait être de bonne humeur simplement parce que tout va bien.»

La semaine s’achèvera vendredi avec la publication de nouvelles données sur le marché du travail au Canada et aux États-Unis.

Les investisseurs voudront voir des données qui soutiennent les réductions de taux à venir, a déclaré M. Small, mais pas de manière trop urgente.

Le pétrole a poursuivi son ascension jeudi, le contrat de pétrole brut de mai ayant augmenté de 1,16$ US à 86,59$ US le baril. L’escalade des tensions au Moyen-Orient continue de faire grimper les prix, a analysé M. Small, tout comme les réductions de production et les données économiques récemment plus solides en provenance de la Chine.

Si la hausse des prix du pétrole persiste, cela pourrait avoir un impact sur les données relatives à l’inflation, a-t-il ajouté.

«Plus les prix du pétrole resteront élevés, plus ils pourront influencer les données sur l’inflation», a-t-il dit.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne

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