En mettant en place dès le début de 2013 un système de plafonnement et d'échange de droits d'émissions de gaz à effet de serre (GES), le Québec « risque d'être à la merci » de son unique partenaire dans cette aventure, la Californie, a prévenu mercredi l'Institut Fraser.
Dans un texte paru dans la revue Perspectives, publiée par le groupe de réflexion de droite, l'économiste Joel Wood va jusqu'à dire que le Québec devrait annuler sa participation au système californien, appelé Western Climate Initiative (WCI).
M. Wood souligne que les autres États américains qui devaient se joindre à la WCI _ l'Arizona, le Nouveau-Mexique, l'État de Washington, l'Utah, l'Oregon et le Montana _ s'en sont tous retirés. Au Canada, l'Ontario et la Colombie-Britannique n'ont pas encore confirmé leur participation à six mois de l'entrée en vigueur du système.
Dans un tel contexte, « le Québec risque d'être à la merci de la Californie en ce qui concerne les règles du marché des droits d'émission, qui restent en grande partie à déterminer », estime l'économiste.
En vertu du système de la WCI, Québec distribuera aux 75 entreprises les plus polluantes des permis d'émission dont le nombre diminuera chaque année afin d'encourager la mise en place de technologies « vertes ». Les entreprises qui surpassent leurs objectifs pourront revendre une partie de leurs droits d'émission à des entreprises qui n'arrivent pas à atteindre leurs cibles.
Citant une analyse de la littérature scientifique effectuée par les économistes Lawrence Goulder de l'Université Stanford et Ian Perry de l'organisme Resources for the Future, Joel Wood soutient qu'« il existe des indices montrant que la mise en place d'un système de plafonnement et d'échange aura probablement des conséquences négatives » sur l'économie québécoise, sans toutefois les chiffrer.