Les prix des produits alimentaires vont probablement continuer à augmenter au cours des dix prochaines années, exposant les pauvres à un risque accru de souffrir de la malnutrition et de la faim, avertissent l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation de coopération de développement économiques (OCDE) dans un rapport publié vendredi.

Le risque de volatilité des prix alimentaires reste élevé, selon cette étude. Le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria a appuyé la demande de la France, qui souhaite une plus grande transparence ainsi qu'une régulation et une information accrues sur les marchés des produits alimentaires.

D'après M. Gurria, l'information est absolument essentielle. Il souligne que "le seul marché que nous ne connaissons pas et où il y a des zones d'ombre est précisément le marché agricole", où des informations importantes comme la taille des stocks restent souvent dissimulées.

La FAO et l'OCDE soulignent que l'état des récoles, actuellement menacées par la sécheresse dans plusieurs régions-clé, sera essentiel.

Selon M. Gurria, il reste à voir dans quelle mesure les conditions sèches dans une grande partie de l'Europe affecteront les marchés mondiaux cette année.

Le rapport prédit une hausse des prix de 20 pour cent pour les céréales et jusqu'à 30 pour cent pour la viande dans les dix ans à venir par rapport à la décennie écoulée. Angel Gurria croit que les gens seront contraints, littéralement de manger moins ou bien de trouver d'autres sources de revenus.

En 2008, une forte hausse des prix alimentaires avait provoqué des émeutes de la faim dans une dizaine de pays sur trois continents.