Vers une crise «absolument terrible» aux États-Unis?

Publié le 16/05/2011 à 10:21, mis à jour le 16/05/2011 à 14:53

Vers une crise «absolument terrible» aux États-Unis?

Publié le 16/05/2011 à 10:21, mis à jour le 16/05/2011 à 14:53

Par Olivier Schmouker

Ben Bernanke lui-même craint le pire. Photo : Bloomberg.

Le Trésor américain a annoncé ce matin qu'il allait cesser temporairement d'alimenter autant qu'il le devrait des caisses de retraite de fonctionnaires, la limite légale de la dette publique américaine devant être atteinte dans la journée. Du coup, nous filons droit vers «des conséquences absolument terribles pour l’économie des Etats-Unis», selon Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale (Fed).

M. Bernanke avit mis en garde jeudi dernier les Républicains contre la tentation de jouer un jeu risqué, en tardant à accepter de relever le plafond de la dette publique américaine. «Il est assez risqué de se servir de la limite de la dette comme d'une monnaie d'échange en vue d'obtenir des concessions politiques», avait-il déclaré devant la Commission bancaire du Sénat, en ajoutant que c'était une approche risquée que de ne pas relever la limite de la dette dans un délai raisonnable.

Quels risques? Au minimum, le coût d'une telle approche sera une augmentation des taux d'intérêt, ce qui, dans les faits, ne fera qu'aggraver le déficit des Etats-Unis, d’après le président de la Fed. Et le pire scénario consisterait à voir le système financier américain de nouveau déstabilisé, «comme nous l'avons vu avec la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008 par exemple, ce qui aurait évidemment des conséquences absolument terribles pour l'économie des Etats-Unis».

Conformément aux prévisions du Trésor, la dette publique américaine soumise au plafond fixé par le Congrès doit atteindre aujourd’hui-même 14 294 milliards de dollars américains, soit l'actuelle limite légale au-delà de laquelle l'Etat ne peut plus augmenter son endettement.

Le Trésor demandait depuis janvier dernier que le Congrès relève le plafond de la dette, afin de permettre à l'Etat fédéral de continuer de fonctionner normalement. Mais les Républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, exigeaint auparavant que le gouvernement s'engage à réduire considérablement les dépenses publiques.

Alors que le ratio du déficit budgétaire américain au produit intérieur brut (PIB) campe depuis trois ans à des niveaux qui n'avaient plus été vus depuis la Seconde Guerre mondiale (aux alentours de 10%), le gouvernement Obama a promis d'entamer une réduction du déficit drastique à partir de la nouvelle année budgétaire qui commencera le 1er octobre. Il a néanmoins refusé d'aller aussi vite que le voulaient les Républicains, affirmant que cela risquerait d'affaiblir les plus faibles ainsi que la reprise économique du pays.

M. Geithner avait prévenu au début du mois qu'en l'absence de relèvement du plafond de la dette, le Trésor pourrait éviter aux Etats-Unis de se retrouver en situation de faire défaut sur certaines de leurs obligations vis-à-vis de leurs créanciers jusqu'au 2 août, mais pas au-delà.

Avec AFP.

 

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