La vente aurait pu influencer directement les marchés. Photo : Bloomberg.

Une fuite d’information a contraint le Gokhran, l’agence d’État russe des métaux et pierre précieuses, de renoncer à vendre quelque 50 tonnes d’or d’ici la fin de l’année.

Une récente décision gouvernementale avait ordonné au Gokhran de mettre entre 20 et 50 tonnes d’or sur le marché en novembre et en décembre, et d’obtenir ainsi jusqu’à 1,7 milliard de dollars américains.

Cela aurait été une vente majeure, qui aurait représenté entre 0,5 et 1,25% de la demande mondiale annuelle en or, susceptible d’influencer l’orientation des marchés.

«Mais, à cause de la fuite d'information, la vente n'aura pas lieu dans les délais et sous les formes prévues initialement», a indiqué au journal russe Gazeta Sergueï Gornyï, chef adjoint d’Almazyouvelirexport, l’agence publique russe chargée de l'exportation des diamants et pierres précieuses par l'intermédiaire de laquelle le Gokhran exporte à l’étranger.

«L'information pouvait notamment être exploitée dans l'intérêt de compagnies minières productrices d'or, qui trouvent avantageux les prix élevés de l'or. Le fait est que l'accroissement de l'offre pouvait se répercuter négativement sur les cotations», estime Dmitri Baranov, analyste, de Finam Management.

Cette fuite a eu un effet surprenant : le gouvernement russe y a réfléchi à deux fois sur sa décision de vendre de l’or, et semble avoir changé son fusil d’épaule en venant de décider d’en acheter plutôt.

En effet, vu la confiance fortement entamée dans le dollar américain, les experts du Gokhran misaient auparavant sur le fait que nombreux seraient ceux qui voudraient se prémunir contre les risques inflationnistes par l'achat d'or.

Mais maintenant, ils considèrent que le moment n’est pas propice à la vente car, au lieu de se déprécier, cet actif devient toujours plus onéreux. «De nombreux pays, comme la Chine, ont réduit les ventes d'or et ont commencé à en acheter», dit Mourat Gabitov, analyste, d’Unicredit Securities.

Au vu de cette situation, la Banque centrale russe n'exclut d'ailleurs pas l'acquisition d'or, a reconnu Alexeï Oulioukaïev, son premier vice-président.

Avec RIA Novosti.