Tension monétaire entre Beijing et Washington

Publié le 10/11/2009 à 12:20

Tension monétaire entre Beijing et Washington

Publié le 10/11/2009 à 12:20

Par Olivier Schmouker

Le yuan serait artificiellement maintenu à un cours bas. Photo : Bloomberg.

La Chine exhorte les États-Unis à tout faire pour stabiliser leur économie, et surtout à maintenir la stabilité du cours du billet vert. Et ce, «dans l'intérêt de la Chine et du monde entier», selon Qin Gang, le ministre des Affaires étrangères.

PLUS : Remplacer le billet vert, mais par quoi ?

«Nous espérons que dans les conditions actuelles, les autorités américaines, en surmontant progressivement les difficultés causées par la crise financière, déploieront des efforts supplémentaires pour assurer la stabilité de leur économie et maintenir le cours du dollar», a-t-il dit lors d’un point de presse à Beijing.

Obama bille en tête

M. Gang réagissait ainsi aux propos du président Barack Obama sur la politique monétaire chinoise.

Lundi, le président américain a annoncé que les Etats-Unis voulaient que le cours du yuan soit «plus juste». C’est que depuis l’ère Bush les Américains ne cessent de critiquer les Chinois d'abaisser artificiellement le cours de la monnaie par rapport au billet vert.

M. Obama a souligné que la question du yuan serait soulevée avec les autorités chinoises lors de sa prochaine visite en Chine, qui aura lieu du 15 au 18 novembre.

Encore et toujours la menace d’inflation

Entre juillet 2005 et juillet 2008, la Chine avait laissé le yuan monter progressivement face au dollar américain. Mais depuis le début de la récession mondiale, elle est devenue plus réticente à laisser sa devise s'apprécier, une politique qui lui a permis de préserver son économie de la crise.

Mais maintenant que des signes de reprise économique apparaissent à droite et à gauche, les principaux partenaires économiques de la Chine ne veulent pas que celle-ci en récolte tous les fruits. Les Etats-Unis, tout comme la zone euro et le Japon, réclament que Beijing mette fin au yuan faible.

Une telle intervention ne serait pas forcément néfaste à la Chine, car elle aurait notamment pour effet d’y atténuer l’inflation. «La dernière chose dont a besoin la banque centrale chinoise est de faire face à un afflux colossal de capitaux internationaux, si elle veut accomplir sa mission efficacement», indique d’ailleurs une note de la Bank of New York Mellon.

L’un des grands enjeux de 2010

En fait, la façon dont Beijing va piloter sa politique de change sera l'un des principaux enjeux de 2010.

«C'est un sujet difficile, mais il faut se demander si la Chine a eu suffisamment de croissance pour laisser sa monnaie trouver son propre niveau face aux autres devises et notamment le dollar américain», dit Simon Linnett, vice-président, de la banque Rothschild & Sons.

Reprenant une opinion largement répandue, Alicia Garcia-Herrero, économiste en chef, économies émergentes, de BBVA, estime que la Chine devrait laisser le yuan s'apprécier à partir du milieu de l'année prochaine. «2010 sera une année de bonnes nouvelles», avance-t-elle.

Avec Reuters.

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