Suivre les clients à l'étranger, une autre voie de croissance pour les banques

Publié le 10/04/2010 à 00:00

Suivre les clients à l'étranger, une autre voie de croissance pour les banques

Publié le 10/04/2010 à 00:00

Par Marie-Claude Morin

Que ce soit dans les services au détail, les services commerciaux ou le marché des capitaux, la clientèle existante des banques canadiennes leur offre de belles occasions d'affaires à l'international.

" L'idée est d'aller où vont nos clients. " Ce commentaire de Bernard Dorval, chef de groupe, assurance et développement international, à la Banque TD, pourrait aussi bien avoir été fait par les dirigeants des autres grandes banques canadiennes.

Pour les services aux particuliers, les banques misent souvent sur leurs succursales en Floride pour accompagner leurs clients à l'étranger. C'est le cas entre autres de la Banque Nationale. Elle étudie d'ailleurs les occasions de croissance, dit Kathleen Zicha, première vice-présidente, vente et service aux particuliers, et présidente de Natbank, la division américaine de la Banque Nationale. " Nous examinons toutes les possibilités, tant d'ouvertures de succursales que d'acquisitions ", explique Mme Zicha.

La même logique s'applique aux services aux entreprises. Ainsi, la Banque de Montréal table en partie sur les relations d'affaires de ses clients canadiens en Chine pour sa filiale dans ce pays, dit Jacques Ménard, président de BMO au Québec.

D'autres, comme la Banque TD, sont moins avancées dans cette stratégie, mais y réfléchissent. " Nous devons tranquillement analyser comment nous suivrons nos clients lorsqu'ils iront vendre des produits ou s'approvisionner dans d'autres marchés ", explique M. Dorval.

De même, les banques internationalisent leurs activités dans le marché des capitaux grâce à des bureaux en Europe, en Asie ou ailleurs. Ces bureaux ont une double mission : vendre des titres canadiens à des gestionnaires étrangers, et dénicher de nouveaux clients dans des secteurs d'expertise comme les mines ou l'énergie. Selon Gerald Throop, vice-président et directeur général, actions institutionnelles mondiales, à la Banque Nationale, les affaires vont bon train dans le contexte actuel : les investisseurs étrangers apprécient la solidité de l'économie canadienne et recherchent des titres dans le secteur des ressources.

La déconfiture d'institutions étrangères facilite d'ailleurs le recrutement des équipes de marché des capitaux. " Nous recrutons des gens qui ne nous auraient même pas parlé avant la crise ", dit M. Ménard, de BMO.

Cette stratégie plaît. " Aller chercher des équipes à New York ou à Londres offre une voie de croissance très intéressante, tout en limitant le risque aux salaires ", dit Bruce Kent, de RBC Dominion valeurs mobilières.

Rester au Canada n'est pas dangereux

À long terme, le marché canadien, qui est à maturité, risque de n'offrir qu'une croissance limitée aux banques canadiennes, surtout que le gouvernement fédéral semble avoir enterré les projets de fusion dans le secteur bancaire, dit Martin Hubbes, des Fonds AGF. D'ailleurs, selon M. Dorval, c'est lorsque la Banque TD est devenue la deuxième banque au Canada (et première dans le marché au détail) qu'elle a commencé à étudier les occasions d'expansion aux États-Unis.

Pour le moment, toutefois, certains facteurs jouent en faveur du marché intérieur. " Ce n'est pas un danger de rester au Canada ", affirme Norman Raschkowan, responsable en chef des placements chez Mackenzie. Selon lui, la croissance de l'économie canadienne créera des occasions pour les banques d'ici, qui affrontent une concurrence moins forte de la part d'institutions étrangères depuis la crise financière. De plus, des secteurs comme l'assurance et les fonds communs offrent encore du potentiel au Canada, croient les experts.

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