Conjuguée au transfert des activités vers l'Asie et les pays à main-d'oeuvre peu coûteuse, l'appréciation du dollar canadien, qui est passé de quelque 0,70 à 1 $ US, a contribué à la fermeture progressive des usines encore capables de rivaliser avec leurs pendants américains. L'imposition élevée et la boulimie des gouvernements, ainsi que les programmes encourageant l'accès à la propriété et l'achat de voitures, par exemple, ont également des effets néfastes.
Par ailleurs, le niveau de scolarité de plus en plus élevé des pays émergents, dont les étudiants fréquentent les meilleures universités de l'Occident, menace notre supériorité technique, également affaiblie par la perte des activités manufacturières. Lorsqu'elles le peuvent, même nos sociétés internationales transfèrent leurs activités vers les pays à main-d'oeuvre bon marché. L'Occident a réagi en tentant de déprécier les monnaies (le billet vert par rapport au huard, à l'euro et au yen), mais cette approche ne règle pas le problème de la main-d'oeuvre et n'éloigne pas la récession.
À moins de vouloir perdre notre niveau de vie, nous devons agir afin de neutraliser l'effet du déséquilibre salarial, en passant du libre-échange au libre-échange équitable. Selon moi, il s'agit de la seule façon d'éviter d'autres années de recul pour l'Occident.