Plus que les autres, les Québécois partent à la retraite avant 60 ans. Photo : DR.
Au Québec, 100 000 travailleurs de 50 ans et plus ont pris leur retraite en 2008 et en 2009. C’est le signe que le départ massif des baby-boomers est amorcé, un défi pour les entreprises qui sont maintenant confrontées à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, mais aussi une opportunité pour celles qui vont tenter de leur vendre de nouveaux biens et services. D’où l’intérêt d’en savoir un peu plus sur qui sont ces nouveaux retraités…
Ainsi, la moitié des nouveaux retraités du Québec (45%) ont moins de 60 ans. La différence est énorme avec le reste du Canada : la proportion est de 33% en Ontario et de 25% dans l’Ouest, selon une étude de l'Institut de la statistique du Québec.
Comment expliquer ce phénomène? Essentiellement par deux facteurs : le niveau d’études et le travail à temps plein. En effet, il est légitime de croire que plus le niveau d’études s’élève, plus le revenu du travailleur augmente. Ce revenu supérieur permet à l’employé de cotiser, par exemple, à un régime de retraite, ce qui favorise un départ hâtif. Or, au Québec, la moitié des nouveaux retraités ayant terminé des études postsecondaires (50%) ont pris leur retraite à moins de 60 ans, alors que la proportion a été de 34% et de 32% respectivement en Ontario et dans les provinces de l’Ouest.
Quant au travail à temps plein, il a aussi une influence en ce sens qu’au Québec, parmi les nouveaux retraités, 50% des travailleurs à temps plein ont pris leur retraite avant 60 ans contre moins de 30% chez ceux qui avaient un poste à temps partiel. À noter que le fait d’avoir un emploi à temps plein est souvent une condition sine qua non pour avoir accès au régime de retraite de l’employeur.
Par ailleurs, certains secteurs d’activité semblent plus propices que d’autres pour les départs à la retraite hâtifs. Par exemple, le secteur de la finance et des services professionnels du Québec se distingue par le fait que 44% des nouveaux retraités qui en sont issus ont moins de 60 ans, soit plus du double de ce qui est constaté ailleurs au Canada. Inversement, les départs tardifs sont plus fréquents dans, entre autres, le commerce, l’hôtellerie et la restauration.
Autre fait notable : presque 60% des nouveaux retraités du Québec ont quitté le marché du travail alors que leur conjoint était encore occupé, à temps plein ou à temps partiel. Le rapport inverse s’observe toutefois dans le cas des nouveaux retraités ayant 60 ans et plus : dans 60% des cas, le conjoint était inactif professionnellement au moment du départ à la retraite.
