Pourquoi la crise en Ukraine n'est pas une menace majeure


Édition du 08 Mars 2014

Pourquoi la crise en Ukraine n'est pas une menace majeure


Édition du 08 Mars 2014

Par Dominique Beauchamp

Prendre du recul

La Russie représente seulement 2,9 % de l'économie mondiale, celle de l'Ukraine, 0,4 % de plus, souligne Andrew Garthwaite, stratège londonien de Credit Suisse.

Avec son humour caustique, Barry Ritholtz, blogueur et gestionnaire de portefeuille pour Ritholtz Wealth Management fait remarquer que le produit intérieur brut de 175 milliards de dollars de l'Ukraine représente quatre jours d'activité économique aux États-Unis.

La valeur boursière de l'Ukraine équivaut à celle de l'entreprise Walt Disney, ajoute-t-il pour mettre les événements en perspective.

La Russie importe aussi très peu des États-Unis et de l'Europe. «Il est donc difficile d'imaginer que la crise en Ukraine ait un impact majeur sur la croissance mondiale», écrit-il.

L'Allemagne est plus touchée, puisque la première économie européenne importe de la Russie la moitié de son pétrole et 39 % de son gaz naturel.

«Or, il serait surprenant que la Russie étrangle l'approvisionnement en énergie de l'Europe de l'Ouest, puisque la majorité de ses exportations et la moitié des recettes du gouvernement en dépendent. Avec un déficit du compte courant, sans le pétrole, et un déficit budgétaire, la Russie aurait beaucoup à perdre de sanctions économiques et de la saisie de ses actifs de 270 G$ à l'étranger», dit M. Garthwaite.

Cela ne veut pas dire que l'affrontement entre la Russie et l'Ukraine n'aura aucune répercussion, étant donné que l'Ukraine réclame des fonds d'urgence de l'Ouest et que plusieurs banques et entreprises d'Occident font affaire dans les deux pays.

Des occasions en Europe ?

Un nouveau ralentissement mondial aurait aussi tôt fait d'inciter les banques centrales à maintenir ou à fournir de nouvelles liquidités aux marchés financiers.

«Même si l'Europe est moins chèrement évaluée que les États-Unis, nous restons pour l'instant sur les lignes de touche en raison des risques de déflation. Une chute des cours en Europe ou des signaux de la Banque centrale européenne selon lesquels elle préparerait ses propres mesures d'assouplissement quantitatif nous inciteraient à acheter en Europe», dit Jean-Pierre Couture, économiste et stratège, marchés émergents, chez Hexavest.

Pour l'heure, les stratèges consultés ne chamboulent pas leur stratégie de placement.

À l'Industrielle Alliance, assurance et services financiers, l'économiste Clément Gignac surveille de près la situation afin d'évaluer si la rhétorique actuelle se transformera en conflit plus large, lequel déclencherait des sanctions économiques et un durcissement des relations avec l'OTAN, par exemple.

Le 30 mars, un référendum établira si la Crimée souhaite plus d'autonomie de la Russie, tandis que des élections se tiendront en Ukraine à la mi-mai.

«Un conflit confiné à la Crimée serait le meilleur scénario. Si les tensions entre la Russie et l'Occident augmentent et durent, l'Europe et le reste du monde en souffriraient», dit Clément Gignac.

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