Plus le temps passe, moins le marché de l'emploi est dynamique. Photo: Bloomberg.

Au Canada, plus les années passent, plus les entreprises perdent le réflexe d'embaucher. Et ce, depuis le début du millénaire. C'est du moins ce qui ressort d'une étude de Statistique Canada.

La présente étude considère deux périodes durant la dernière décennie. Une période d'expansion économique, qui va de 2001 à 2008, suivie d'une autre de récession, de 2008 à 2009. Or, la croissance nette de l'emploi a été stable durant la première période (+0,2% en moyenne par an pour le secteur des biens; +2% pour le secteur des services) et a dégringolé durant la seconde (-7,6% pour les biens; -2,3% pour les services).

Comment expliquer cela? Il se trouve que durant toute la décennie le taux de création brute d'emplois n'a cessé de diminuer sur un rythme régulier, avec une accentuation marquée à partir de 2007. En 2001, ce taux avoisinait les 14%; et en 2009, il est passé sous la barre symbolique des 10%. Quant au taux de suppression brute d'emplois, il a suivi la même tendance, si ce n'est qu'il a bondi à partir de 2008 (+3,5% rien qu'en 2009).

En conséquence, la redistribution des emplois – la somme de la création brute et de la suppression brute d'emplois – a diminué progressivement pour passer de 25,7% de l'emploi total en 2001 à 20,1% en 2008. Qu'est-ce que ça signifie? Qu'un emploi sur quatre a été soit créé, soit supprimé en 2001, tandis qu'un emploi sur cinq a été touché par la redistribution des emplois en 2008. Autrement dit, plus le temps passe, moins le marché de l'emploi canadien est dynamique.

L'impact direct des grandes entreprises

Les entreprises comptant 500 employés ou plus ont subi des pertes nettes d'emplois à quatre reprises, à savoir en 2001, 2002, 2004 et 2009. En plein cœur de la récession, ces grandes entreprises ont été à l'origine de 50% de la diminution nette de l'emploi. Par contre, elles ont contribué de façon significative à la croissance de l'emploi en 2003, 2006, 2007 et 2008.

Les autres entreprises, c'est-à-dire celles ayant moins de 500 employés, ont, elles, accru leur emploi de manière régulière, chaque année, durant la période d'expansion économique. Cela étant, elles ont globalement connu une variation moins importante de leur croissance nette de l'emploi que les grandes entreprises.

Chaque année, en moyenne, les entreprises comptant 500 employés ou plus ont créé et ont supprimé moins de 10% de leurs emplois, tandis que les entreprises comptant moins de cinq employés ont créé et ont supprimé plus de 25% de leurs emplois.