Le président républicain de la Chambre John Boehner a estimé qu'« après cinq ans (de pouvoir), le président Obama est visiblement à court d'idées. Avec peu de propositions soutenues par les deux partis, les Américains ont entendu un président plus idéologique qu'intéressé par une solution aux problèmes qui préoccupent les gens ».
« Trop de gens perdent pied parce que les politiques du président leur rendent la vie plus difficile », a de son côté affirmé Cathy McMorris Rodgers, représentante chargée de prononcer la « réponse » républicaine au discours de M. Obama. Elle s'en est aussi prise à la réforme de l'assurance-maladie du président, dont le lancement du volet central a été marqué par de graves ratés à l'automne.
Mardi soir, M. Obama, dont la cote de confiance a décliné ces derniers mois, a assumé fièrement cette législation et exhorté ses compatriotes à continuer à s'inscrire pour en bénéficier. Il a aussi appelé à « une année d'action » après une année 2013 marquée par de multiples revers, du contrôle de la circulation des armes à feu à l'aide aux chômeurs de longue durée.
Comme souvent pour un tel discours, les questions internationales n'ont été évoquées que rapidement. Les États-Unis ont mis Al-Qaïda « sur le chemin de la défaite" mais « la menace a évolué » et des groupes affiliés s'enracinent ailleurs, comme au Yémen, en Somalie, en Irak et au Mali, a prévenu le président.
Sur l'Iran, il a répété qu'il opposerait son veto à toutes sanctions qui seraient votées par le Congrès pendant les négociations sur le programme nucléaire de la République islamique.
Et en Ukraine, théâtre d'une violente crise politique, M. Obama a souligné que les États-Unis défendaient « le principe que le peuple a le droit de s'exprimer librement et pacifiquement et doit avoir son mot à dire pour l'avenir du pays ». Le président a, enfin, réitéré son appel au Congrès à l'aider à fermer la prison militaire de Guantanamo à Cuba, une promesse non tenue de son premier mandat.
Des Américains emblématiques ou méritants avaient été conviés à assister au discours à proximité de Michelle Obama: deux rescapés des attentats du marathon de Boston, le premier basketteur NBA ouvertement homosexuel, Jason Collins, ou encore la nouvelle patronne de General Motors, Mary Barra. Le président a aussi longuement fait applaudir un soldat grièvement blessé en Afghanistan, comparant son courage à celui du pays tout entier face à l'adversité.