«Nous sommes au début d'un cycle de reprise» - Marc Dutil, président et chef de la direction, Groupe Canam


Édition du 22 Mars 2014

«Nous sommes au début d'un cycle de reprise» - Marc Dutil, président et chef de la direction, Groupe Canam


Édition du 22 Mars 2014

Par Stéphane Rolland

Photo : Valérie Lesage

Marc Dutil, président et chef de la direction du Groupe Canam, était le conférencier du Rendez-vous financier Les Affaires, tenu le 13 mars à Montréal. Il a répondu aux questions de notre journaliste Stéphane Rolland.

Les Affaires - Groupe Canam oeuvre dans un secteur cyclique. Tous les analystes interrogés par Bloomberg estiment que vous profiterez de la reprise de construction non résidentielle aux États-Unis. À quel stade le cycle est-il rendu, selon vous ?

Marc Dutil - Nous sommes au début de la reprise. Celle-ci est alimentée par des besoins réels, et non par de la spéculation. En 2013, la production de la construction non résidentielle aux États-Unis était à 56 % du sommet de 2000. Je souhaite me tromper, mais je ne crois pas que l'industrie retouchera ce sommet. Cela dit, les perspectives sont très favorables.

L.A.- Quels sont les défis liés à la gestion de la croissance ?

M.D. - Pour un gestionnaire, il est plus facile de gérer un ralentissement, car la solution est de réduire les dépenses. Le piège lorsqu'on est en croissance est de sous-estimer les besoins de trésorerie nécessaires à l'accélération de la production. Pour nous, l'un des principaux défis est lié aux ressources humaines. Certains professionnels, comme les dessinateurs principaux, les ingénieurs de conception et les gestionnaires de projet, ont besoin de 10 à 15 ans pour développer pleinement leur expertise. Quand ça va mal, il y a des raz-de-marée qui emportent du monde ; par conséquent, c'est plus difficile lorsqu'on recommence à croître. On va trouver une solution, mais c'est notre principal défi.

L.A. - Au cours des 12 à 18 derniers mois, vous n'utilisiez que 30 % de votre capacité de production dans la grande structure d'acier. Les importants contrats que vous avez annoncés devraient amener ce ratio à 80 %. Y a-t-il un risque que vous ne puissiez pas répondre à la demande ?

M.D. - Je peux vous dire qu'à l'automne nous serons très occupés. Il est vrai que c'est une difficulté, mais c'en est une que je souhaite. Il y a de bonnes entreprises dans le secteur de la charpente d'acier qui peuvent nous aider. Ça servira de soupape lorsque la pression sera trop forte. C'est aussi favorable à la négociation de contrats. Si ton usine est pleine, tu peux être plus exigeant pour ce qui est du prix.

L.A. - Vous avez dit à plusieurs reprises que vous profitiez des creux de cycle pour faire des acquisitions. Cherchez-vous toujours des cibles maintenant que la reprise est entamée ?

M.D. - On regarde toujours, mais on veut le faire à la vraie valeur. J'aime mieux acheter une entreprise dont le propriétaire est déprimé. S'il nous dit que dans quatre ans le bénéfice de sa société va quadrupler en raison d'un contexte favorable, on veut que cet argent revienne à nos actionnaires. On ne veut pas récompenser un entrepreneur qui vendrait sa société avant la reprise du cycle. Je vous dirais que ces temps-ci nous sommes très actifs du côté de l'acquisition de talents. Dernièrement, nous avons embauché des gens bien talentueux qui travaillaient chez nos concurrents.

L.A. - En janvier, vous avez acheté Massif Technologies, spécialisé dans les structures de bois. Pourquoi intégrez-vous ce nouveau produit ?

M.D. - Je n'ai pas toujours eu un préjugé favorable à l'égard du bois. Auparavant, je disais à la blague que le bois c'était bon pour les cabanes à sucre. Le monde évolue, et certains clients aiment marier l'acier et le bois. Ça nous permettra d'offrir ce service. En définitive, c'est le client qui décide. Notre acquisition est une admission que le client a toujours raison.

L.A. - La baisse du dollar canadien vous avantage-t-elle ?

M.D. - Oui. Cependant, il ne sera jamais assez bas par rapport au dollar américain. Il ne faut pas se reposer là-dessus, mais ça nous aide. Il est vrai que les acquisitions au sud de la frontière seront plus chères, mais leurs revenus seront enregistrés en devises américaines.

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