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Le marché de l’emploi canadien n’a jamais été aussi mauvais pour les travailleurs depuis plus de 20 ans. L’équipe d’économiste de la CIBC va même jusqu’à avancer que «les emplois mal rémunérés deviennent la norme ».

Benjamin Tal, économiste en chef adjoint de la CIBC, a créé un indice pour mesurer la qualité de l’emploi au Canada. Et bien, cet indice conçu en 1989 se trouve à un creux jamais observé.

« De bien des façons, le dommage causé à l'emploi à temps plein par chaque récession a été permanent, car la création d'emplois ne s'est jamais faite assez rapidement durant la reprise pour regagner le terrain perdu », constate Benjamin Tal, économiste en chef adjoint de la CIBC.

Pour produire son indice, M. Tal mesure trois éléments : la répartition entre les emplois à temps plein et à temps partiel, la répartition entre les travailleurs salariés et les travailleurs autonomes ainsi que le classement des salaires des emplois à temps plein dans 100 groupes sectoriels.

M. Tal constate que l’emploi à temps partiel et le travail autonome a progressé plus rapidement que le travail à temps plein. Ceci est interprété comme un signe de précarité, car ces deux catégories d’emploi sont moins rémunératrices que le travail à temps plein, généralement.

Même ceux qui peuvent compter sur un travail à temps plein ont de moins bonnes conditions qu’auparavant. M. Tal affirme que l’emploi à temps plein mal rémunéré a augmenté deux fois plus rapidement que le nombre d’emplois très bien rémunérés.