Les prix de l’énergie sont en surchauffe, pesant sur certaines économies comme l’Inde, et pourraient « franchir la ligne rouge » au quatrième trimestre, a prévenu mardi le patron de l’Agence internationale de l’Énergie (AIE).
« Les prix élevés de l’énergie sont de retour au mauvais moment pour l’économie mondiale » avec une croissance faiblissante et des tensions commerciales élevées, a jugé Fatih Birol, directeur de l’AIE, qui s’exprimait lors de la conférence sur l’énergie Oil & Money à Londres.
Les prix du brut évoluent depuis fin septembre au-dessus de 80 dollars et à leurs plus hauts depuis quatre ans, « notamment en raison de la chute libre de la production vénézuélienne », a commenté M. Birol, qui estime par ailleurs que les sanctions américaines contre l’Iran pourraient conduire à « des pertes encore plus élevées ».
L’Inde, un des plus grands importateurs mondiaux de brut, souffre déjà de la hausse des prix.
« Le déficit fiscal de l’Inde va doubler », a prévenu M. Birol, alors qu’avec la chute de la monnaie locale qui rend les importations plus coûteuses, « le prix de l’essence est déjà plus élevé que quand le prix du brut était à son plus haut historique », à plus de 140 dollars.
Si la hausse des cours fait habituellement des heureux en générant d’importants profits pour les producteurs, l’ampleur de la hausse récente pourrait peser sur la demande, a enfin prévenu le chef de l’AIE, dont l’organisation représente les consommateurs.
Ces derniers « vont continuer de souffrir, mais l’AIE estime que les économies des producteurs souffriront à leur tour demain », a-t-il jugé.