Les files de chômeurs sont interminables au Portugal. Photo : Bloomberg.
Jamais les jeunes n'ont été aussi durement frappés par le chômage dans le monde. Il y a en efet quelque 75 millions de 16-24 ans au chômage à la recherche d'un emploi, d'après le dernier rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT).C'est quatre millions de plus qu'en 2007. Et cela représente 12,6% de cette tranche d'âge pour 2011, un taux qui devrait continuer de croître, à hauteur de 12,7% en 2010, d'après les prévisions des experts de l'OIT.
«Des augmentations importantes ont été observées, particulièrement dans les économies développées et l'Union européenne, en Europe centrale et du Sud-Est (hors UE), dans la CEI, en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Asie du Sud», indique le rapport, en soulignant qu'«aucune région du globe n'est épargnée».
À cela s'ajoute le fait que de nombreux jeunes, découragés par les minces perspectives d'emploi qui s'ouvrent à eux, préfèrent retarder leur entrée dans la vie active, par exemple en allongeant leurs études. «Si l'on devait réajuster le taux de chômage en tenant compte du taux d'abandon du marché du travail provoqué par la crise économique, le taux de chômage global des jeunes passerait de 12,6 à 13,6%», estime le rapport. Cela concernerait quelque 6,4 millions de jeunes dans le monde, en particulier dans l'Union européenne et les pays développés.
Enfin, l'OIT note la place prépondérante prise par l'emploi temporaire et le travail partiel chez les jeunes. Ces derniers «se trouvent piégés avec un emploi à faible productivité, temporaire ou tout autre type d'emploi qui n'est pas à la hauteur de leurs aspirations et qui, souvent, ne leur offre pas d'opportunité de postes plus stables, à forte productivité et mieux payés». La crise économique aurait rendu ce type de travail «de plus en plus acceptable».