Janet Yellen, grande patronne de la Fed.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé mercredi les taux d'intérêt citant des gains d'emplois «solides» même si elle reconnaît que l'inflation sera plus faible que prévu cette année.
Le taux interbancaire est rehaussé d'un quart de point de pourcentage (0,25%) pour s'établir dans la fourchette de 1% à 1,25%, selon le communiqué du Comité monétaire (FOMC).
Un membre du Comité a voté contre cette décision, Neel Kashkari de la Fed de Minneapolis, qui préfèrerait conserver la politique monétaire actuelle très accommodante.
La Fed prévoit toujours une autre hausse des taux cette année et trois en 2018.
Ce relèvement du taux au jour le jour est le deuxième depuis le début de l'année et le troisième depuis l'élection de Donald Trump après sept ans de politique monétaire à taux zéro pour accompagner la reprise.
Les marchés s'attendaient à ce resserrement du coût du crédit malgré des signes mitigés de l'économie, notamment sur le front de l'inflation et de la consommation.
Le Comité monétaire juge que «les gains d'emplois ont été modérés mais solides» et que les dépenses des consommateurs «ont augmenté ces derniers mois». La Fed reconnaît toutefois que l'inflation «a décliné récemment», s'inscrivant «un peu en dessous» de l'objectif de 2% que la Fed juge sainpour l'économie.
Elle a d'ailleurs révisé en nette baisse à 1,6% au lieu de 1,9% évalué en mars, le taux d'inflation sur l'année, selon l'indice PCE.
La banque centrale a aussi annoncé qu'elle commencerait « cette année » à réduire le volume des actifs acquis après la crise financière pour doper la reprise. Ce geste serait synonyme d'un resserrement supplémentaire de la politique monétaire.
«Le Comité prévoit de commencer à normaliser son bilan cette année, si l'économie évolue dans l'ensemble comme prévu», dit le communiqué.
Il s'agit pour la banque centrale de cesser de réinvestir le produit des titres arrivant à maturité (bons du trésor et titres appuyés sur des créances immobilières). Elle en a pour plus de 4.000 milliards de dollars à son bilan, acquis après la crise financière de 2008 pour pousser les taux d'intérêt à la baisse et favoriser l'activité économique.
La Fed se dit toutefois prête à interrompre ce processus de désinvestissement s'il y avait «détérioration matérielle des perspectives économiques qui exigeraient une baisse sensible des taux d'intérêt».
Ces désinvestissements se feront très progressivement par tranche de 6 milliards de dollars pour les bons du Trésor d'abord mensuels puis trimestriels et de 4 milliards pour les titres appuyés sur des créances immobilières.