La production industrielle allemande a chuté de 2,9% sur un mois en décembre mais déjà les "premiers signes" d'un rétablissement de ce pilier de la première économie européenne affleurent, a annoncé le ministère de l'Economie.

Cette chute, selon un chiffre provisoire et corrigé des variations saisonnières, fait suite à une stagnation en novembre, et non à un recul de 0,6% comme indiqué dans un premier temps, a précisé le ministère.

En décembre, c'est le secteur de la construction qui a le plus souffert, avec une contraction de 6,4% de son activité sur un mois. L'industrie au sens strict a reculé de 2,7% et l'activité dans la production d'énergie a baissé de 2,2%.

Sur le dernier trimestre, la production industrielle devrait avoir reculé de 1,9% par rapport au trimestre précédent.

Ces chiffres confirment pour l'Allemagne "une probable récession hivernale", selon Christian Schulz, de la banque Berenberg. Mais de l'avis de la plupart des économistes, le pays a déjà depuis commencé son rebond.

"Certes, les perspectives pour la production industrielle restent pour l'instant contenues", a reconnu le ministère, mais déjà "la stabilisation des entrées de commandes ainsi que l'amélioration des indicateurs de moral (des ménages, marchés financiers et entreprises, ndlr) sont les premiers signes d'un dépassement de la phase de faiblesse" de l'industrielle allemande.

Lundi, le ministère avait fait état d'un redressement des commandes à l'industrie en décembre, de 1,7%, après une forte chute le mois précédent, "et la chute de la demande a probablement atteint son maximum en novembre", selon Chris Williamson, de Markit.

"Les entreprises allemandes semblent bénéficier à la fois d'une demande domestique résistante et de meilleures ventes sur d'importants marchés d'exportation, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et les pays émergents", ajoute-t-il.

Le fait qu'en décembre, les clients de l'industrie aient réduit leurs stocks et en même temps augmenté leurs commandes est une très bonne nouvelle pour la suite, ajoute Carsten Brzeski, d'ING.

De l'avis de tous les économistes, le PIB allemand a reculé au dernier trimestre 2011, mais "un autre recul en 2012 est très improbable et la première économie de la zone euro ne court pas le risque d'une récession technique", c'est à dire deux trimestre de recul de la production nationale, selon Annalisa Piazza, de Newedge.

La vague de froid qui touche actuellement l'Europe pourrait toutefois retarder un peu le rebond, nuance M. Brzeski, d'ING.

A l'inverse de ses confrères, Jennifer McKeown, de Capital Economics constatait une "poursuite de la chute de l'industrie et de la prudence des ménages, combiné à une aggravation de la crise dans la zone euro, qui devrait aboutir à une stagnation de l'économie allemande cette année. Et le pire pourrait être encore à venir en 2013".