En glissement annuel, cet indicateur de l'investissement des entreprises dans leur outil de production affiche une hausse de 3,6% sur les sept premiers mois de l'année. Sa progression a nettement ralenti par rapport à ce qu'elle était encore au printemps.
Cela n'est "pas totalement" surprenant dans la mesure où "les entreprises sont assez inquiètes" pour l'avenir, mais ces chiffres sont "inquiétants" par l'ampleur du ralentissement dont ils témoignent, estime Jennifer Lee, économiste de BMO Marchés des capitaux.
Pour les analystes de RDQ Economics, le bond de l'indice des commandes de biens durables ne reflète pas la réalité de "la faiblesse sous-jacente des commandes au secteur manufacturier", le moteur principal de la croissance, "qui pourrait ralentir nettement dans les mois à venir" et entraver ainsi l'accélération tant attendue de la reprise économique.
Leur confrère Joel Naroff, de Naroff Economics Advisors, estime, lui, qu'il est encore trop tôt pour s'inquiéter dans la mesure où les carnets de commandes des entreprises manufacturières continuent de grossir (ils ont augmenté pour le deuxième mois d'affilée en juillet, de 0,8%, selon le ministère).
Néanmoins, reconnaît-il, si "le moral des entreprises continue de baisser, le croissance à venir pourrait ralentir" encore.
Mais pour l'instant, estime Paul Edelstein, d'IHS Global Insight, "rien n'indique que les entreprises (ou les consommateurs) paniquent", et si l'on met de côté un certain nombre de facteurs exceptionnels, les commandes de biens durables sont restées stables en juillet.
La croissance économique des États-Unis est tombée officiellement à 1,5% au deuxième trimestre, son niveau le plus faible depuis l'été 2010. Le gouvernement doit publier une nouvelle estimation de ce chiffre mardi.