La concentration du S&P/TSX dominé par les ressources et les banques rend les perspectives pour l’indice torontois difficiles à cerner.
Ça n’empêche pas les stratèges de s’aventurer à faire des prévisions. Neuf d’entre eux prédisent un gain de 4,4% à 16928 pour l’indice en 2018, révèle la compilation annuelle de Bloomberg.
Un tel rendement serait inférieur à celui de 6% engrangé en 2017, où l’indice a bénéficié de la croissance mondiale, de l’accélération américaine, du rebond de 32% des cours des matières premières et de la résilience du marché immobilier local.
Ce rendement de 4,4% se compare à celui de 7,5% à 2875 prévu pour le S&P 500.
Le S&P/TSX restera encore dans l'ombre du S&P 500 américain en 2018, selon la cible moyenne de neuf stratèges sondés par Bloomberg..
Le rendement moyen prévu masque évidemment d’énormes divergences.
Ainsi, Sadiq Adatia, chef des investissements de Sun Life Global Investments est le plus pessimiste et prévoit que le S&P/TSX s’inclinera de 6,2% à 15200.
L’endettement élevé des ménages, le déclin prévu des prix des maisons, une modération de la création d’emplois et la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena) sont des risques pour l’économie et la Bourse canadiennes.
Le secteur de la consommation discrétionnaire lui semble donc le plus vulnérable tandis que les services aux collectivités et les fournisseurs de télécommunications sont les deux industries les plus sûres, a-t-il précisé à l’agence Bloomberg.
À l’autre bout du spectre, Luc Vallée, stratège de Banque Laurentienne Valeurs mobilières, mise sur un gain de 11% à 18000 de l’indice torontois. Sa cible de 16500 pour 2017 n’était pas trop loin de la clôture annuelle de 16209.
Le stratège québécois s’attend à ce que le pétrole grimpe jusqu’à 67$US et «fasse la joie» des producteurs qui pourront enfin écouler leur carburant hors du pays grâce à la mise en service de nouveaux oléoducs.
L’énergie comptant pour 20% de la valeur de l’indice, il s’attend à ce que ce secteur «explose», a-t-il évoqué.
Le stratège canadien d’Edward Jones & Co., se faufile entre ces deux extrêmes. Craig Fehr prévoit que le S&P/TSX terminera l’année 2018 à 17050, soit 5,1% de plus que son cours de clôture en 2017.
Le rebond de l’énergie devrait compenser pour l’effet du ralentissement économique qu’il appréhende sur la consommation et les banques. M. Fehr s’attend en effet à ce que le régime de l’économie se réduise de moitié, à 1,5%, cette année.
Retour sur 2017
En 2017, deux prévisionnistes ont vu le plus juste avec leur cible de 16300 pour le S&P/TSX. Il s’agit de Martin Roberge, de Canaccord Genuity et de Matt Barasch de RBC Marchés mondiaux, deux stratèges adeptes de l’analyse quantitative.
La prévision de 16575 de Candice Bangsund, de Fiera Capital s’est avérée trop optimiste tandis que celle de 15150 de Philip Petursson, de Manulife Asset Management s’est avérée trop pessimiste.
Voici les cibles des neufs stratèges sondés pour le S&P/TSX:
Sun Life/15200
RBC Marchés des capitaux/16300
Russell Investments/16900
Fiera Capital/16900
Manuvie/17000
Edward Jones/17050
Banque Scotia 17400
Banque Laurentienne/18000
Source : Bloomberg