(Photo: LesAffaires.com)
Le constructeur ferroviaire allemand Siemens a doublé son concurrent québécois Bombardier dans un appel d'offres de l'entreprise d'État canadienne Via Rail pour la fourniture de 32 trains, un contrat de 1 milliard de dollars (665 millions d'euros), a indiqué mardi le quotidien La Presse.
Citant des sources gouvernementales québécoises et de l'industrie, La Presse affirme que ce contrat devant être prochainement annoncé ne prévoit pas de «contenu canadien» conformément aux accords de libre-échange liant respectivement le Canada à l'Union européenne (Ceta) et aux Etats-Unis et au Mexique (AEUMC).
Les trains, destinés à remplacer à partir de 2022 des rames en service depuis 60 ans dans le couloir Québec-Montréal-Ottawa-Toronto et Windsor, en Ontario, seraient assemblés sur le site de Siemens à Sacramento, en Californie, selon le quotidien montréalais.
Le projet n'est pas «conclu», a dit pour sa part le ministre canadien des Transports, Marc Garneau, tout en affirmant que les accords de libre-échange du Canada «ne nous permettent pas de favoriser» les entreprises canadiennes.
«Ça n'a pas sens que Via Rail, avec un financement du fédéral, n'exige aucun contenu local sur la construction du train», a pour sa part déclaré François Legault, Premier ministre du Québec, lors d'une conférence de presse.
Il demande au Premier ministre canadien Justin Trudeau «de tout faire pour qu'il y ait du contenu local, au moins 25% sur le prochain train», conformément, selon lui, à «ce qui a été négocié avec l'Europe».
«Franchement, on serait très naïf de ne pas exiger un contenu local», a-t-il jugé.
Si l'information était confirmée, il s'agirait pour les salariés de Bombardier d'un nouveau coup dur après l'annonce il y a trois semaines par la branche aéronautique du constructeur de la suppression de 5000 emplois, dont la moitié au Québec, d'ici 12 à 18 mois.
