Un banquier de Morgan Stanley, Michael Grimes, a convaincu l'équipe dirigeante de Facebook de lui donner libre cours pour prendre certaines mesures déterminantes dans les débuts en Bourse du site internet, affirme le Wall Street Journal lundi.
Michael Grimes, un banquier expérimenté installé dans la Silicon Valley, a "insisté auprès d'un haut dirigeant de Facebook pour être le +seul décisionnaire+ de l'introduction boursière de l'entreprise", ajoutant que si l'opération tournait mal, ce serait "sa tête qui tomberait", précise le quotidien financier, s'appuyant sur des sources non identifiées ayant participé à la procédure.
M. Grimes a notamment agi pour minimiser l'influence des autres grandes banques conseil, en particulier Goldman Sachs et JPMorgan Chase, dans l'opération, plaçant Morgan Stanley "en position d'exercer un contrôle inhabituel sur une introduction boursière et de récolter une plus grosse part des commissions", écrit le Wall Street Journal.
Alors que l'entrée en Bourse de Facebook a été suivie par un plongeon d'un tiers de la valeur de l'action, M. Grimes se retrouve de fait l'une des cibles des critiques.
L'action du réseau social aux 900 millions de membres a légèrement rebondi depuis vendredi mais s'affichait encore en chute lundi de plus de 21%, à 30,45 dollars à 15H30 GMT, par rapport au cours d'introduction de 38 dollars le 18 mai.
M. Grimes et Morgan Stanley, en concertation avec les dirigeants de Facebook, auraient pris plusieurs mesures inhabituelles, évinçant notamment les autres banques organisatrices de certaines réunions, ce qui compliquait leurs efforts d'évaluation de la demande pour l'action.
Ils auraient aussi plaidé pour une augmentation à la fois du nombre de titres et du prix de l'action, en dépit des doutes d'un cadre de Goldman Sachs, ajoute le Wall Street Journal.
Ils ont aussi alloué 26% des actions aux investisseurs individuels alors que la norme tourne habituellement autour de 15%, ce qui fait que beaucoup de petits porteurs ont eu plus d'actions qu'ils n'en espéraient.