Bombardier la mal-aimée

Publié le 23/05/2014 à 11:17

Bombardier la mal-aimée

Publié le 23/05/2014 à 11:17

Par Jean Gagnon

[Photo: Bombardier]

Air Canada ne veut pas du CSeries, Republic Airways Holding ne sait plus trop que faire de sa commande pour 40 appareils. Conséquence, le titre de Bombardier, qui demeure toujours celui le plus vendu à découvert à la Bourse de Toronto, est en train de tout reperdre les gains des deux derniers mois.

Pas étonnant, car les attentes des investisseurs sont centrées principalement sur le développement du CSeries, et qu’à ce titre les nombreux délais et le nombre insuffisant de commandes sont autant d’irritants, explique Luc R. Fournier, gestionnaire de portefeuilles d’actions canadiennes à l’Industrielle Alliance.

Les délais agacent parce qu’ils consomment les liquidités de la firme. Cela serait plus ou moins grave si les commandes étaient au rendez-vous, explique le gestionnaire. « On peut acheter du temps si les commandes sont là », dit-il.

L’Industrielle Alliance possède une bonne position dans Bombardier et n’entend pas la modifier, du moins pour l’instant, indique M. Fournier. Mais il admet que l’absence de commandes durant les prochains trimestres pourrait l’amener à revoir la décision. « Ce sont les nouvelles commandes qui guideront notre décision », dit-il.

Bombardier maintient ses prix

Par ailleurs, le fait que Bombardier ne réussit pas à gonfler son livret de commandes pour le CSeries autant que les investisseurs aimeraient est un signe de bonne gestion qui aura des conséquences positives à plus long terme, explique un gestionnaire de portefeuilles d’actions québécoises qui préfère garder l’anonymat.

C’est que Bombardier est bien discipliné et tient ses prix. « Elle pourrait remplir rapidement son carnet de commandes en coupant les prix, mais elle aurait alors à livrer éventuellement des appareils sur lesquels elle perdrait de l’argent », dit-il.

Par exemple, si Air Canada a décidé de ne pas acheter d’appareils du CSeries, c’est que sa flotte d’appareils d’Embraer a encore une certaine durée de vie. Pour la remplacer il lui aurait fallu des prix très avantageux, ce que Bombardier n’était probablement pas prêt à lui consentir, selon lui.

Mais la stratégie fait d’elle une mal-aimée actuellement, car les investisseurs ont une vue à court terme et réagisse mal à chaque annonce d’un nouveau délai de fabrication ou d’une commande ratée.

Ne pas être le premier

Ce qui freine également les commandes pour le CSeries, c’est qu’il s’agit d’un tout nouvel appareil, ajoute le gestionnaire d’actions québécoises.

La fabrication et les essais accusent un retard d’environ un an. Cela agace les acheteurs qui sont hésitants à être les premiers à faire l’acquisition des nouveaux appareils.

Bombardier n’est pas la seule à subir des retards de production. « Les plus récents appareils d’Airbus et de Boeing ont connu le même sort », rappelle le gestionnaire.

Mais tout n’est pas noir pour Bombardier, selon lui. Elle mène conjointement trois projets, soit le Global pour lequel elle reçoit beaucoup de commandes, le Learjet et le CSeries. Dans chaque cas, les grosses dépenses ont déjà été faites. « Les investisseurs patients pourraient être récompensés un jour », conclut-il.

 

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